La publication d'un chiffre d'affaires en forte hausse au troisième trimestre a été l'occasion pour Faurecia de relever ses objectifs 2010, grâce à un rebond des ventes en Amérique du Nord et à une activité solide en Asie. Cette publication, qui ouvre la saison des résultats dans le secteur automobile en France, est accueillie avec peu d'enthousiasme par les investisseurs. Le titre cède 1,20% à la bourse de Paris à 19,28 euros, sur fond de prises de bénéfices. En effet, la valeur a bondi de plus de 21% sur le dernier mois cependant que l'indice CAC 40 ne progressait que de 1,80%.
Faurecia attend désormais des ventes produits en croissance organique comprise entre 17% et 19% sur l'ensemble de son exercice 2010, là où ses précédentes prévisions étaient comprises entre 13% et 16%. Il anticipe par ailleurs une marge opérationnelle supérieure à 400 millions d'euros et un cash flow net supérieur à 150 millions d'euros. Avant ce relèvement d'objectifs, la marge opérationnelle était attendue supérieure à 340 millions d'euros et le cash flow net supérieur à 100 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires consolidé du groupe est ressorti à 3,627 milliards d'euros au troisième trimestre, en hausse de 44%, ou +11,5% à taux de change et périmètre constants. Le groupe souligne une forte croissance de l'activité Technologies du Contrôle des Emissions, qui a bondi de 147% (+22% en comparable). Il remarque par ailleurs l'accélération de la reprise en Amérique du Nord avec une hausse de 104% (+39% en comparable) et la poursuite de la croissance en Asie avec une progression 65% (+32% en comparable).
Le chiffre d'affaires consolidé de Faurecia au troisième trimestre intègre celui d'Emcon Technologies, consolidé au 1er janvier 2010, pour un montant de 609,6 millions d'euros, ainsi que la reprise des activités de Plastal Allemagne à compter du 1er avril, pour un montant de 110,2 millions d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe bénéficie d'un portefeuille de clients relativement équilibré.
- Le groupe détient des positions très fortes dans les cockpits, les portes et les échappements. Il est également bien positionné sur l'équipement des modèles récents de véhicules.
La valeur change de statut boursier : en perte depuis 2005 à cause de restructurations à répétition, l'équipementier automobile est enfin en ordre de marche. L'année 2010 devrait marquer un tournant.
La feuille de route à HORIZON 2014 présentée mi-juin, avec notamment un doublement du chiffre d'affaires dans les pays émergents, a convaincu les analystes.
Le retour aux acquisitions, après des années d'immobilisme, atteste des ambitions retrouvées de Faurecia.
- Sa politique de R&D lui permet de concevoir et de mettre à la disposition des constructeurs des innovations attendues par les clients finaux.
La société bénéficie de la bonne santé de PSA Peugeot Citroên, son principal actionnaire.
Les points faibles de la valeur
La lourde dette du groupe (4,6 fois les fonds propres) reste son talon d'Achille.
Faurecia fabrique des produits moins sophistiqués (sièges, planches de bord, portes...) que d'autres équipementiers et subit par conséquent une pression plus forte sur les prix de la part des constructeurs.
Comment suivre la valeur
- L'équipementier automobile, à l'image de ses concurrents, dépend entièrement des commandes des constructeurs, qui sont de surcroît de plus en plus exigeants.
- Le nombre d'immatriculations de véhicules neufs est un bon indicateur de tendance.
Le retour durable aux bénéfices est possible si la reprise des volumes est au rendez-vous.
Le marché spécule régulièrement sur un retrait de la cote ou une revente de la participation de PSA. L'acquisition d'Emcon va diluer la participation du constructeur de 71% à 54%, ce que certains interprètent comme le début de son désengagement.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobile - Equipementiers
Les prévisions des fabricants de pneumatiques sont bonnes pour l'année 2010. Bridgestone prévoit un profit net de 91 milliards de yens. Michelin se déclare optimiste car la hausse des cours des matières premières, si elle devait se poursuivre, devrait être compensée par des hausses de prix. Pirelli a, lui, revu à la hausse ses objectifs pour l'ensemble de l'année. Même optimisme chez les autres équipementiers : la plupart d'entre eux considèrent qu'ils sont sortis de la crise. Faurecia, le numéro un français du secteur, considère que la situation risque d'être encore difficile en Europe au second semestre. Toutefois il compte reprendre ses dépenses d'investissements et de R&D sur un horizon de deux-trois ans. Quant à Plastic Omnium, il affirme que la moitié des équipementiers est sortie de la crise, mais que les autres doivent faire attention aux problèmes de liquidité.