Le conseil d'administration de Sopra Group annonce l'arrêt du processus visant à la séparation des activités d'Axway (logiciels) et de Sopra Group. Celui-ci a constaté, le 19 Septembre 2010, que les conditions de réalisation du projet de séparation mises par le Bureau des agréments ne pouvaient être remplies. Le conseil a donc décidé l'arrêt du processus en cours et a demandé qu'une analyse soit menée dans les prochains mois pour envisager toutes les options possibles.
La SSII rappelle qu'un projet complet avait été élaboré, soumis au comité d'entreprise et aux différents conseils d'administration de Sopra Group, qui en ont approuvé les étapes d'avancement. Parmi les modalités structurantes de ce projet, figure un régime fiscal d'agrément comportant des engagements des principaux actionnaires.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Sopra a la réputation d'un groupe bien géré, avec ses fondateurs, Pierre Pasquier et François Odin, toujours aux commandes.
- Son modèle économique, combinant services applicatifs et édition de logiciels, est bien équilibré.
- Le groupe sait maintenir sa marge opérationelle, même en temps de crise.
- Sa forte présence dans les systèmes d'intégration en France (64% des ventes) est considéré comme un atout
- Longtemps attendu, le projet de scission de sa filiale Axway, spécialisée dans l'édition de logiciels, est prévu pour fin 2010. Une telle opération lui donnera les moyens d'accélérer son développement.
- La structure de l'actionnariat va être simplifiée
Les points faibles de la valeur
- Sopra demeure l'une des SSII les plus exposées au cycle en raison d'une moindre exposition au marché de l'infogérance.
- Dans l'édition de logiciels, activité d'Axway, les grandes sociétés ont tendance, en temps de crise, à reporter leurs investissements ou à les découper.
- Le point faible de Sopra est son niveau encore faible d'internationalisation. Le développement de Sopra Europe par croissance externe est ainsi le deuxième enjeu stratégique de la SSII. Mais compte tenu des critères exigés (cible européenne, taille significative, capital éclaté...), et des contraintes financières, les analystes n'attendent pas une telle opération avant 2011.
- Le flottant du titre reste limité. Une acquisition par échange d'actions permettrait d'accroître le flottant et donc la liquidité du titre.
Comment suivre la valeur
- Dans une société de services informatiques comme Sopra, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans le temps des missions des consultants.
- Le marché des services informatiques est fortement exposé à la conjoncture économique.
- Le renforcement de l'activité ISS (Intégration de systèmes et solutions) Europe et la séparation d'Axway seront les deux principaux catalyseurs pour les prochains mois.
- La scission d'Axway par mise sur le marché pourrait aboutir à une revalorisation de Sopra
- Le projet de séparation entre Sopra et Axway et la simplification de l'actionnariat de Sopra relancent les scénarios spéculatifs.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre.
Informatique - Editeurs de logiciels
En mai dernier, Microsoft a lancé la commercialisation d'Office 2010, la dernière version de sa suite de logiciels bureautiques. Dans un premier temps, seule la version professionnelle était disponible, le grand public pouvant s'équiper depuis peu. Cette nouvelle version recourt largement au "cloud computing", qui est devenu l'une des nouvelles priorités de Microsoft. Toutefois la concurrence est exacerbée car, à l'occasion de ce lancement, Google a rappelé son intérêt pour le marché des logiciels d'entreprises. Selon le leader mondial des moteurs de recherche, ses applications (les "Google apps") ont déjà séduit environ deux millions de sociétés dans le monde du fait d'un avantage essentiel, leur prix. Ce dernier s'élève à 40 euros par an et par utilisateur. Les versions professionnelles d'Office 2010 sont beaucoup plus coûteuses, leur prix variant entre 499 euros et 699 euros. Les tarifs sont néanmoins dégressifs en fonction des volumes achetés. Microsoft a bien conscience de cette menace car il a développé pour Office 2010 une version en ligne.