Maurel & Prom a connu la plus forte progression de l'indice SBF 120 jeudi après avoir annoncé le succès du puits OMOC-N-301 situé au Gabon avec débit de 1600 barils par jour. Outre la bonne nouvelle d'un puits supplémentaire, cette découverte prouve l'extension au sud est du champ d'Onal offrant ainsi de nouvelles perspectives au groupe pétrolier. Ce dernier précise qu'un deuxième puits va être foré en déviation depuis la même plateforme dans les prochaines semaines afin de déterminer l'importance de cette extension.
Aurel bcg précise que cette huile, c'est-à-dire le pétrole, semble être de bonne qualité et que son évacuation ne devrait poser aucun problème.
« Après les récentes déceptions de puits d'exploration, cette nouvelle casse la dynamique négative des derniers mois et devrait être bien accueillie par le marché », explique le bureau d'études. Il anticipe un « news flow » bien plus positif dans les prochaines semaines et les prochains mois alors que d'autres résultats de forage sont attendus en Colombie et au Gabon. Pour Cheuvreux, ce succès confirme le potentiel des actifs de Maurel & Prom au Gabon, dont la production monte en puissance.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe dispose d'un portefeuille minier équilibré tant en termes géographiques, d'exploration-production, d'onshore/offshore que de rapport entre les réserves 2P (réserves prouvées et possibles) et 3P (réserves prouvées, possibles et probables).
- Dans un contexte de prix du baril élevé, la montée en puissance des activités et la diversification des actifs, assurent à la société une croissance forte et rapide avec un important effet de levier.
La production de ses gisements gabonais devrait monter en puissance. Le potentiel de la zone d'Onal au Gabon, qui représente la quasi-totalité des actifs tangibles de Maurel & Prom, a été confirmé au premier trimestre 2010.
La récente acquisition au Nigeria (45% d'une société dénommée Seplat, qui a elle-même acquis 45% de trois champs pétrolifères) devrait être créatrice de valeur dans la stratégie de Maurel & Prom.
- Le titre présente un intérêt spéculatif. Jean-Francois Hénin, le président du conseil d'administration, n'a jamais caché son intention de vendre Maurel & Prom à court / moyen terme, et qu'une fusion a même été à l'étude l'été 2009.
Les points faibles de la valeur
- Maurel & Prom est une valeur cyclique très fortement dépendante des cours du pétrole ainsi que des résultats de ses explorations.
La recherche de pétrole est un métier très aléatoire. En conséquence, investir dans une société exploratrice nécessite d'être prêt à affronter des déconvenues éventuelles, comme récemment pour le puit M'Bafou au Congo, et une forte volatilité sur le cours.
Les résultats de puits d'exploration en Colombie sont toujours attendus. Ceux pour la Tanzanie ont déçu.
L'exploitation de gisements pétroliers au Nigeria présente des risques géopolitiques.
Comment suivre la valeur
- Contrairement aux "majors", les "juniors" ne sont pas intégrées : elles ne font que de l'exploration et de la production, sans raffinage ni pétrochimie, ce qui confère à leur titre une plus grande sensibilité au prix du baril. Leurs découvertes ou leurs acquisitions, rapportées à leur taille, ont également plus d'impact sur leur valeur.
Sur Maurel & Prom, les actionnaires doivent faire un double pari : miser sur la capacité du groupe à soigner ses finances et parier sur son savoir-faire pour trouver du pétrole.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Le poids de la Chine sur la scène énergétique mondiale ne cesse de croître. Ainsi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que ce pays va assurer à lui seul près de 40% de la croissance de la demande de pétrole cette année. La Chine représente actuellement environ 10% de la consommation mondiale de pétrole, contre près de 20% pour les Etats-Unis. Sa consommation va s'accroître de 7,6%, pour atteindre un volume de 9,2 millions de barils par jour. En revanche la consommation des pays de l'OCDE va demeurer quasiment stable (- 0,1%), en l'absence de vraie reprise économique. L'AIE prévoit que la demande mondiale de pétrole devrait progresser en moyenne de 1,4% par an, soit 1,2 million de barils par jour, jusqu'en 2015, pour atteindre 92 millions de barils par jour. Quant aux prix, ils devraient légèrement augmenter, le prix du baril passant de 76 dollars cette année à 85 dollars en 2015. L'AIE observe une sensible dichotomie dans les domaines du pétrole ou du gaz, entre les pays de l'OCDE et les pays émergents. Ces derniers se caractérisent par une forte croissance en Chine, en Inde et au Moyen-Orient contre une demande faible ou stable, notamment en Europe.