A l'occasion d'une réunion avec des investisseurs, Mersen a actualisé ses prévisions pour l'année 2010. Mersen prévoit sur l'exercice une croissance organique à deux chiffres et une marge opérationnelle courante au moins égale à celle du premier semestre de 9,9%. "Ces prévisions tiennent compte d'une activité toujours en reprise sur l'ensemble de NOS marchés et du dynamisme de nos ventes pour l'industrie photovoltaîque", a indiqué le groupe industriel autrefois nommé Carbone Lorraine.
Fin août, à l'occasion de la publication de ses résultats pour le premier semestre, Mersen avait déclarer tabler, pour l'ensemble de l'exercice 2010, sur une croissance de son chiffre d'affaires en base organique et sur une amélioration de sa marge opérationnelle courante.
Mersen a dit poursuivre la mise en oeuvre de sa stratégie de croissance fondée sur le renforcement sur ses marchés liés aux enjeux du développement durable, les acquisitions ciblées, l'innovation et le déploiement en Asie, en particulier en Chine.
Dans ce contexte, le groupe vient de refinancer le crédit syndiqué de 500 millions de renminbis (environ 73 millions de dollars) mis en place en Chine en 2008, dont l'échéance est ainsi portée à 2013.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Rebaptisé Mersen au printemps 2010, l'ex-Carbone Lorraine bénéficie d'une réputation centenaire et occupe des positions de premier rang sur ses principaux marchés, avec une situation financière solide.
- Le groupe opère sur des secteurs en forte croissance comme la chimie-pharmacie, l'électronique et les énergies renouvelables (éolien et solaire).
La vente de l'ensemble des activités liées à l'industrie automobile est une étape essentielle du repositionnement du groupe sur ses marchés porteurs.
Le groupe compte réaliser à terme 50% de son chiffre d'affaires dans le développement durable, qui regroupe les énergies alternatives, l'efficacité énergétique et le transport ferroviaire.
La démarche de R&D et le positionnement du groupe sur des marchés très techniques sont considérés comme des atouts.
Le groupe se développe fortement en Asie, qui devrait représenter près de 30% du chiffre d'affaires à moyen terme, contre 22% mi-2009. Les efforts se concentrent notamment sur la Chine.
Carbone Lorraine a un nouvel actionnaire significatif, aux côtés d'Axa IM Private Equity (16,4%) et de la société d'investissement belge Sofina (7,2%). La CDC détient désormais 5,04% du capital, en partie grâce à un mouvement du Fonds stratégique d'investissement (FSI).
Les points faibles de la valeur
La visibilité reste faible sur une amélioration des résultats.
- Carbone Lorraine réalise 37% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis, ce qui le rend très dépendant de la conjoncture américaine et de l'évolution du dollar.
Comment suivre la valeur
- Le groupe est exposé au dollar et à la hausse des prix du cuivre et de l'énergie.
- La société étant dépendante des investissements industriels des entreprises et donc très sensible à la conjoncture économique, les marchés sur lesquels ses clients interviennent sont à suivre.
La valeur est considérée comme « late cyclical » : la reprise de l'activité intervient en décalage par rapport à celle de la conjoncture économique.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Selon Fitch rating, les opérations de fusions-acquisitions devraient revenir en force parmi les groupes de biens d'équipement du fait de l'existence de réserves de liquidités. Au sein des dix groupes du secteur notés par l'agence ces réserves s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros, soit une progression de 50% l'an passé. Des acteurs majeurs tels Schneider ou ABB ont déjà franchi le pas alors que d'autres tels que Siemens ou Legrand ont annoncé leur intention de réaliser des acquisitions en 2010. C'est la structure du secteur qui crée un besoin de rapprochements, permettant aux acteurs de bénéficier de synergies ou d'ouvertures vers de nouveaux marchés, dans un marché marqué par une lente reprise. En outre, les valorisations sont actuellement attractives, à 9,1 fois l'Ebitda au premier trimestre 2010 contre un plus haut de 12,9 fois atteint en 2007. Néanmoins Fitch souligne que, si elles ne sont pas menées prudemment, les opérations de croissance externe pourraient menacer les notations crédit. C'est le risque des acquisitions de grande ampleur.