Rhodia a pris une participation dans le capital de la start-up Eight19, à l'occasion d'une levée de fonds de 4,5 millions de livres sterling. Cet investissement permettra au groupe de contribuer au développement de la technologie « photovoltaîque organique ». Selon le groupe de chimie, le photovoltaîque organique utilisera des polymères organiques semi-conducteurs pour offrir une énergie solaire à un prix significativement inférieur aux technologies de 1ère et 2ème génération.
"Les capteurs solaires se présenteront sous forme de films de type photographique, souples, légers et très faciles à installer, ouvrant ainsi l'accès à de nouveaux marchés tels que les modules photovoltaîques intégrés au bâti (BIPV), les textiles intelligents ou encore les équipements électriques et électroniques mobiles", explique Rhodia.
"Le marché du photovoltaîque devrait à terme connaître une très forte expansion, avec un taux de croissance annuel de l'ordre de 20 à 30%. Rhodia et ses partenaires considèrent que le photovoltaîque organique en particulier devrait contribuer au déploiement à grande échelle d'une électricité à faible émission de carbone", a précisé le groupe de chimie.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe a opéré un repositionnement en profondeur avec la cession des branches les moins rentables et la réorganisation autour de six pôles. Rhodia est l'un des trois premiers acteurs mondiaux de la chimie de spécialités, plus rentable que la chimie de base.
- Le groupe a souvent fait preuve d'une bonne capacité à répercuter la hausse des matières premières et du dollar sur ses prix, préservant ainsi ses niveaux de rentabilité.
- Rhodia réalise 45% de ses ventes dans les pays émergents (notamment en Chine et au Brésil) et compte poursuivre son développement dans ces zones. C'est un avantage comparatif face à ses concurrents.
- Rhodia a développé une activité de revente de crédit carbone (CER).
- 30% du chiffre d'affaires du groupe s'inscrit dans une démarche de développement durable.
Les points faibles de la valeur
- Rhodia est fortement dépendant du prix des matières premières, et plus particulièrement de celui des dérivés du pétrole (benzène...). Il est également pénalisé en cas de repli du dollar.
- Pour 2010, les tendances restent encore incertaines. La sortie de crise est marquée par d'importantes disparités régionales et sectorielles. Le groupe espère néanmoins profiter de la dynamique des marchés émergents.
- La structure bilantielle du groupe, avec notamment des capitaux propres négatifs, reste le principal point faible. La question de l'endettement financier est néanmoins en passe d'être résolue. La direction a renégocié la dette. Elle dépasse aujourd'hui de peu le milliard d'euros, soit le plus faible niveau depuis la création de Rhodia.
Comment suivre la valeur
- Le secteur de la chimie est particulièrement sensible à la conjoncture économique. Rhodia est une valeur cyclique et extrêmement volatile.
- Les analystes jugent les perspectives 2010 déjà intégrées dans les cours.
- Le groupe résiste mieux que ses concurrents à la crise. Son statut d'acteur incontournable du secteur pourrait être renforcé en sortie de crise.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Chimie
La chimie est la première industrie consommatrice de produits énergétiques en France en constituant 41% des besoins totaux de l'industrie nationale. Le pétrole et le gaz représentent environ 70% du coût total des matières premières pour les entreprises chimiques françaises. L'industrie chimique en France est le second producteur européen et le cinquième producteur mondial. Elle est un des tout premiers secteurs industriels en France.