CGG Veritas (14,87% à 15,57 euros) a affiché la plus forte hausse de l'indice parisien sbf 120 la semaine dernière. Au-delà des rachats à bon compte (l'action a atteint mardi son plus bas annuel de 12,93 euros), les investisseurs semblent de nouveau séduits par les perspectives à moyen et long terme offertes par le secteur de la recherche sismique destinée aux compagnies pétrolières. La raison de ce regain de confiance se trouve peut-être à Oslo, au siège du principal concurrent de CGG Veritas, Petroleum Geo-Services (PGS).
PGS a en effet tenu aujourd'hui une conférence sur l'évolution de l'offshore pétrolier. Dans une présentation disponible sur le site internet du groupe norvégien, les économistes de PGS anticipent une accélération de la hausse des prix du pétrole dans les mois à venir et par conséquent une augmentation des dépenses des compagnies pétrolières dans l'exploration-production.
Selon PGS, la demande en recherche sismique a augmenté de 10,5% par an sur la période 2006-2010. Et surtout, note le groupe norvégien, la demande va progresser dans les mois et les années à venir au même rythme que l'offre.
Ce point de vue est d'importance. En effet, le principal risque pesant sur le secteur est la chute des cours du pétrole dans le sillage de la crise qui pousse les compagnies pétrolières à freiner leurs investissements. Ce qui a provoqué une situation de surcapacité sur le marché de la sismique, avec pour conséquence une baisse des prix.
Pour PGS, cette situation, vérifiée en 2010, va s'estomper progressivement en 2011.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
Dans un contexte de redémarrage des dépenses mondiales d'exploration/production, les dépenses sismiques, situées en amont de la chaîne, devraient bénéficier d'une reprise en cours d'année.
Avec une flotte recentrée et modernisée, CGG Veritas dispose d'atouts pour bénéficier du prochain cycle haussier et réduire l'écart de profitabilité, entre autres avec PGS.
- CGG Veritas profite de la montée en puissance de nouvelles technologies de données sismiques, dans lesquelles il a déjà beaucoup investi.
L'entrée du FSI (Fonds Stratégique d'Investissement) à hauteur de 6% du capital confirme les atouts technologiques et concurrentiels de CGG Veritas ainsi que son potentiel de développement.
- Le groupe présente une taille critique dans chacun de ses métiers grâce à une politique de croissance externe (Sercel, Exploration Resources, Veritas).
Le groupe est leader dans les activités terrestres. Les tendances de cette branche restent bonnes avec des contrats moyen terme, d'où une meilleure visibilité.
La fusion avec Veritas donne au nouveau groupe une forte réactivité opérationnelle, une protection des marges et une flexibilité financière. Les leviers sur les résultats seront importants en sortie de crise.
Les points faibles de la valeur
Premier maillon de la chaîne des services pétroliers, le secteur de la sismique est le plus exposé aux réductions rapides des dépenses des compagnies pétrolières. Il est donc ultra cyclique.
L'explosion d'une plateforme BP en mai dans le Golfe du Mexique et le moratoire des Etats-Unis sur les investissements offshore ternissent la visibilité sur le secteur parapétrolier, en phase de redémarrage de cycle. Les investisseurs s'interrogent sur l'impact de cette catastrophe écologique sur les investissements en sismique. Mais CGG Veritas ne réalise qu'une très faible part de son activité dans le Golfe du Mexique.
- Le secteur du sismique n'est pas encore concentré, ce qui conduit à d'importantes surcapacités en bas de cycle et de fait intensifie la pression concurrentielle.
Comment suivre la valeur
- Comme toutes les sociétés parapétrolières, le groupe est fortement dépendant de l'investissement des compagnies pétrolières qui doivent investir dans la sismique, dans l'optique du renouvellement de leurs réserves pétrolières.
- Par ailleurs, pour certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services para-pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
L'entrée du FSI au capital devrait soutenir le titre. Le FSI est désormais le premier actionnaire du groupe. Mais le capital du groupe reste très ouvert dans un secteur en pleine consolidation.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Le poids de la Chine sur la scène énergétique mondiale ne cesse de croître. Ainsi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que ce pays va assurer à lui seul près de 40% de la croissance de la demande de pétrole cette année. La Chine représente actuellement environ 10% de la consommation mondiale de pétrole, contre près de 20% pour les Etats-Unis. Sa consommation va s'accroître de 7,6%, pour atteindre un volume de 9,2 millions de barils par jour. En revanche la consommation des pays de l'ocde va demeurer quasiment stable (- 0,1%), en l'absence de vraie reprise économique. L'AIE prévoit que la demande mondiale de pétrole devrait progresser en moyenne de 1,4% par an, soit 1,2 million de barils par jour, jusqu'en 2015, pour atteindre 92 millions de barils par jour. Quant aux prix, ils devraient légèrement augmenter, le prix du baril passant de 76 dollars cette année à 85 dollars en 2015. L'AIE observe une sensible dichotomie dans les domaines du pétrole ou du gaz, entre les pays de l'OCDE et les pays émergents. Ces derniers se caractérisent par une forte croissance en Chine, en Inde et au Moyen-Orient contre une demande faible ou stable, notamment en Europe.