Les ventes des constructeurs automobiles ont chuté, parfois violemment aux Etats-Unis au mois d'août, désavantagées par la comparaison avec la prime à la casse qui les avait dopées un an plus tôt, Chrysler faisant toutefois exception en affichant une légère progression.
GM a annoncé mercredi que ses ventes avaient chuté en août de 25% sur un an aux Etats-Unis à 185.176 véhicules. Les ventes ont également fléchi de 7,6% comparé à juillet.
Si l'on exclut les quatre marques que GM est en train ou de fermer (Pontiac, Saturn, Hummer) ou a vendu (Saab), le recul des ventes n'atteint toutefois que 11%.
"L'an dernier, le programme de prime à la casse avait stimulé les ventes du secteur, donc les résultats d'août sont, sans surprise, un peu mitigés", a commenté Don Johnson, l'un des responsables des ventes de GM aux Etats-Unis.
Ford a fait part d'une baisse de 11% sur un an de ses ventes en août aux Etats-Unis à 157.503 véhicules. Elles sont aussi en repli de 7,5% comparé à juillet.
Le numéro un mondial et numéro trois aux Etats-Unis, le japonais Toyota, a lui publié un recul de 31% de ses ventes d'août sur un an à 148.388 véhicules.
Le constructeur a peut-être pâti également de l'annonce la semaine dernière d'un nouveau rappel de 1,13 million de modèles de sa voiture vedette Corolla en Amérique du Nord pour un problème de moteur, après avoir déjà rappelé plus de 10 millions de véhicules dans le monde depuis l'automne.
Les ventes de Honda et Nissan, respectivement 4ème et 5ème du marché américain, ont elles aussi chuté de 30% pour le premier et 11% pour le second en août.
La baisse généralisée des ventes était largement attendue par les analystes.
Seul le plus petit des constructeurs américains, Chrysler, a réussi à afficher une progression de 7% de ses ventes, à 99.611 véhicules, malgré la suppression de la prime à la casse.
Lors d'une conférence téléphonique mercredi, les responsables des ventes de GM aux Etats-Unis ont dit compter sur "une reprise modeste et irrégulière" de l'économie américaine, et attendre des ventes sectorielles de 11,5 à 12 millions de véhicules aux Etats-Unis cette année.
Ford anticipe, lui, une faible demande puisqu'il prévoit une production de 570.000 véhicules au quatrième trimestre, 4.000 de moins qu'un an plus tôt, afin "d'ajuster les capacités à la demande réelle".
Lors d'une conférence téléphonique, ses responsables des ventes aux Etats-Unis ont noté que "les consommateurs se montrent assez prudents à ce stade de la reprise économique".
Pessimiste, Michelle Krebs, analyste chez Edmunds.com, estime qu'il est "difficile d'imaginer que le taux de chômage et la confiance des consommateurs s'améliore assez pour pousser les ventes beaucoup plus haut".
La part de marché de GM a reculé à 18,6% en août contre 19,0% un mois plus tôt et 19,4% un an plus tôt.
Celle de Ford a en revanche nettement progressé sur un an à 15,8% contre 13,9%, et est restée stable comparé à juillet.
La part de Toyota s'est érodée à 14,9% en août contre 16,1% en juillet et 17,8% en août 2009.
A l'inverse, Chrysler a beaucoup progressé, atteignant le seuil symbolique des 10% en août, en nette hausse comparé au mois précédent (8,9%) et sur un an (7,4%).