L'action Bertelsmann cote 108,90 euros, soit son cours d'hier, car elle n'a fait l'objet d'aucune transaction à la Bourse de Francfort même après le relèvement de ses prévisions de résultats annuels grâce à la reprise du marché publicitaire. Le titre du premier groupe européen de médias est traditionnellement très peu liquide. Cette annonce n'est pas surprenante car RTL, dont il est propriétaire, a relevé ses prévisions annuelles la semaine dernière, de même que son concurrent Lagardère, et pour les mêmes raisons.
Bertelsmann vise désormais un résultat net 2010 supérieur à 500 millions d'euros, contre de 400 à 500 millions d'euros auparavant. Le résultat opérationnel et le chiffre d'affaires sont désormais attendus en hausse contre une stabilité précédemment. Bertelsmann a cependant mis en garde sur la faible visibilité du marché publicitaire pour l'important quatrième trimestre.
Au premier semestre, les résultats du groupe ont été dynamisés par la performance de ses actifs sensibles au marché publicitaire, la télévision avec RTL Group et Gruner + Jahr, le premier éditeur européen de magazines. Bertelsmann a également capitalisé sur les mesures de réduction des coûts mises en place l'année dernière.
Le résultat opérationnel avant impôts et charges financières du groupe pour les activités poursuivies s'est élevé à 755 millions d'euros contre 497 millions d'euros un an plus tôt à la même époque. Un résultat opérationnel record, a souligné Bertelsmann qui fête cette année ses 175 ans. Le résultat opérationnel est ressorti à 246 millions d'euros, à comparer avec une perte nette de 333 millions d'euros au premier semestre 2009. Le chiffre d'affaires a progressé de 4,2% à 7,4 milliards d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Tous les intervenants soulignent le manque de visibilité pour la fin de l'année 2010. Ils sont toutefois certains que le retour aux niveaux de revenus publicitaires de 2008, année précédant la crise, ne sera pas pour 2010. Il leur faudra attendre au moins deux à trois ans. D'après une étude de l'OCDE, portant sur la situation des médias dans le monde, le principal défi pour la presse est de parvenir à s'adapter à l'essor d'Internet. Selon l'organisation, les nouveaux médias engendrent des changements de consommation, particulièrement pour les jeunes lecteurs. Ces deux dernières années, 20 pays sur les 31 étudiés par l'OCDE ont ainsi subi un déclin de leur lectorat. Les Etats-Unis sont le plus durement touchés par cette érosion avec un nombre de lecteurs qui a chuté de 30% entre 2007 et 2009. Sur le plan économique, les recettes générées par Internet ne compenseraient pas encore les pertes liées à la crise. La part de la publicité sur Internet dans les revenus des journaux n'était que de 4% en 2009. Toutefois elle a fortement progressé : aux Etats-Unis, elle est ainsi passée de 2,6% en 2003 à 8,2% en 2008.