Zodiac (+ 10,45% à 47,89 euros) a affiché hier la plus forte hausse de l'indice SBF 120 même si Safran a démenti dans l'après-midi être en phase de préparation d'une offre sur la société comme l'écrivait « La Tribune ». Selon le quotidien, l'équipementier aéronautique serait prêt à offrir une prime très significative, entre 30% et 40%, par rapport au cours actuel pour convaincre les actionnaires familiaux de sa cible.
Début juillet, Zodiac avait rejeté l'offre de rachat de Safran, soulignant l'absence de synergies.
« Si on considère que l'on a plus d'une chance sur deux, on ira; si l'on a moins d'une chance sur deux, on attendra. Ce dossier aura toujours du sens dans six mois, un an », a indiqué au quotidien une source interne.
La prime envisagée correspondrait au plus haut historique enregistré à 58 euros par l'action Zodiac en 2007. Safran cherche convaincre les actionnaires opposés à un tel rapprochement grâce à une offre très attractive. Selon le quotidien, ce serait le cas de la famille Domange, propriétaire de 9,28% du capital et 10,18% des droits de vote. En revanche, la famille Peugeot, qui possède 5% via la Société Foncière, Financière et de Participations, serait prête à vendre.
L'offre de Safran devra également permettre aux familles actionnaires de conserver le régime fiscal avantageux qu'elles ont obtenu un « pacte Dutreuil ». Ce régime leur permet de bénéficier d'une exonération de l'impôt sur la fortune de 75%. Pour ce faire, cette opération devrait prendre la forme d'un échange de titres. L'Etat français, propriétaire de 30% du capital et premier actionnaire de Safran, et qui appuie l'opération, verrait donc sa participation diluée. Il détient également 4,92% de Zodiac via le Fonds stratégique d'investissement.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- La notoriété de la marque Zodiac est extrêmement forte partout dans le monde.
- La croissance par acquisitions est un axe majeur de la stratégie du groupe. Zodiac sélectionne des sociétés ayant une compétence reconnue dans leur domaine et qui sont complémentaires pour développer des synergies commerciales. Il renforce ainsi ses leaderships et améliore sa compétitivité grâce aux synergies industrielles.
- C'est l'une des entreprises du secteur aéronautique qui sera la plus sensible à la reprise du cycle en raison de son exposition importante à l'aviation d'affaires et régionale.
- Sa situation financière est saine.
- L'activité après-vente (40% du chiffre d'affaires) affiche une capacité de résistance en période de retournement. Elle est regroupée depuis septembre 2008 au sein de Zodiac Service dont la plateforme est désormais opérationnelle.
- Le pacte d'actionnaires des familles historiques du groupe Zodiac renforce la visibilité sur l'actionnariat
Les points faibles de la valeur
- Zodiac est plus exposé que ses pairs à l'aéronautique civile. Les difficultés persistantes sur certains programme (A 380, B 787) rendent incertain le nombre de livraisons possibles.
- Les équipementiers aéronautiques ont un comportement cyclique tardif. Le plein impact de la crise se fera sentir en 2010. La reprise du secteur n'est pas attendue avant 2011.
Comment suivre la valeur
- Zodiac est une valeur de croissance. Elle dépend du cycle général du secteur aéronautique civil.
- Une baisse de 10 cents de la parité euro-dollar coûte à Zodiac 1 point de rentabilité opérationnelle courante. A l'inverse, une hausse a un effet positif.
- L'exercice 2009-2010 sera un exercice de transition.
- Le dossier est spéculatif. En juillet 2010, Zodiac a refusé de répondre à l'offre non sollicitée envoyée par Safran sur une éventuelle fusion entre les deux groupes.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) estime que le chiffre d'affaires de ses entreprises membres devrait rester stable en 2010, année de transition marquée par une remontée des cadences de production en fin d'année. L'activité devrait se redresser en 2011, en fonction de l'évolution macroéconomique des pays émergents. Toutefois du fait de recettes libellées en dollars alors que leurs coûts sont majoritairement en euros, les entreprises françaises pâtissent d'une faiblesse structurelle majeure. Cette dernière provient de la robustesse de la monnaie européenne par rapport au billet vert, malgré son repli actuel. Les concurrents sont principalement américains actuellement et ils proviendront aussi des pays émergents à l'avenir. Dans un ENVIRONNEMENT qui devient de plus en plus concurrentiel l'enjeu est d'être capable de conserver une avance technologique (en premier lieu sur la Chine) grâce à l'innovation. Ainsi, selon le Gifas, les investissements de l'industrie aéronautique et spatiale françaises devraient s'accroître de 11% en 2010, à 1,1 milliard d'euros. Ces investissements ont progressé de 2,8% en 2009.