Après six trimestres consécutifs dans le rouge, Iberia renoue avec les bénéfices au deuxième trimestre de son exercice fiscal 2011. La compagnie aérienne espagnole, qui s'apprête à fusionner avec son homologue British Airways, a bénéficié de la reprise du trafic passager et de la demande en fret. Malgré les effets du nuage de cendre, Iberia a dégagé sur la période de trois mois close fin juin un bénéfice net de 31 millions d'euros, contre une perte de 73 millions un an plus tôt. Les analystes interrogés par Dow Jones visaient 7 millions. A Madrid, le titre cède cependant 0,82% à 2,55 euros.
L'excédent brut d'exploitation avant loyers (Ebitdar) s'est envolé de 3 à 121 millions d'euros alors que le chiffre d'affaires a progressé de de 10,2% à 1,177 milliard d'euros.
Les résultats d'Iberia auraient pu être meilleurs encore sans le réveil du volcan islandais qui a coûté 20 millions d'euros d'activité au groupe, selon ses propres chiffres. 883 vols ont en effet été annulés en avril et en mai.
A l'image des autres grandes compagnies nationales européennes frappées par la crise, Iberia a maintenu ses coûts d'exploitation sous-contrôle en ajustant son offre à la baisse.
Après de longues négociations, British Airways et Iberia ont conclu le 8 avril dernier un accord définitif de fusion dans le but de créer un nouveau leader européen du secteur. La Commission européenne a donné son feu vert à cette fusion le 14 juillet.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Selon la dernière estimation de l'Association du transport aérien international (Iata), ses 230 compagnies adhérentes devraient dégager des profits cumulés de 2,5 milliards de dollars en 2010 contre 9,9 milliards de pertes en 2009. L'Iata tablait précédemment sur 2,8 milliards de déficit cette année. La révision de ses prévisions provient du rebond plus fort qu'attendu du trafic aérien. C'est le redressement des compagnies asiatiques qui sera le plus spectaculaire car elles devraient dégager 2,2 milliards de dollars de bénéfices cette année contre 2,7 milliards de pertes en 2009. Néanmoins les compagnies aériennes européennes devraient rester lourdement déficitaires, avec des pertes qui ont même été revues à la hausse (de 2,2 à 2,8 milliards de dollars pour 2010, contre 4,4 milliards l'an dernier). C'est d'abord la faiblesse de la croissance économique européenne qui expliquerait cette évolution, mais aussi la baisse de l'euro face au dollar, qui renchérit une partie des coûts, et les mouvements sociaux, notamment chez British Airways. Même les compagnies nord-américaines, habituellement déficitaires, pourraient générer un profit cumulé de 1,9 milliard de dollars, contre 2,7 milliards de pertes en 2009.