Le Crédit Agricole a surpris les marchés jeudi, en affichant des résultats meilleurs que prévu pour le 2ème trimestre, et même record, sur le plan du produit net bancaire et du résultat brut d'exploitation.
"Il y a deux chiffres qui se détachent, soit 379 millions d'euros (+88,6%) de résultat net pour Crédit Agricole SA au 2ème trimestre, et 897 millions d'euros (+35,3%) pour le Groupe Crédit Agricole", qui englobe les caisses régionales, s'est félicité Bernard Badré, le directeur financier, en ajoutant qu'il s'agissait des meilleurs résultats trimestriels depuis 2007.
La banque a même réalisé un produit net bancaire (PNB) record au 2ème trimestre de 5,4 milliards d'euros (+20%), et un résultat brut d'exploitation record également de 2,06 milliards d'euros (+31%).
"Ce sont des comptes prometteurs dans un contexte économique toujours incertain", a indiqué pour sa part Jean-Marie Sander, le nouveau président du Conseil d'administration de la banque.
Ces résultats trimestriels sont bien supérieurs aux estimations des analystes, qui tablaient en moyenne sur 264 millions d'euros pour Crédit Agricole SA, bien éloignés des 379 millions annoncés.
Du coup, l'action Crédit Agricole était bien orientée jeudi à la Bourse de Paris, avec une hausse à 15H18 (13H18 GMT) du titre de 3,03% à 10,20 euros, dans un marché en hausse plus modeste de 0,86%.
"Les résultats sont bons", souligne le cabinet d'analyse Bernstein, faisant également remarquer que la branche d'investissement s'est mieux comportée que celle de ses concurrentes françaises.
Pour sa part, Jean-Paul Chifflet, le nouveau directeur général de la banque, qui a succédé il y a 6 mois à Georges Pauget, a indiqué que les derniers mois avaient été agités. Et d'énumérer le risque lié aux défauts de paiements éventuels de la Grèce, en mai-juin, les stress tests, réalisés à la demande de la Commission européenne, les tensions sur les marchés des liquidités, ainsi que les incertitudes liées à la réglementation prudentielle de Bâle III.
Selon lui, la banque a bien surmonté ces différents obstacles, elle dispose de liquidités de plus de 150 milliards d'euros, et les agences Fitch et Standard & Poor's ont confirmé leur notation.
En outre, le Crédit Agricole a "pris en charge" sa filiale grecque Emporiki, acquise en 2006, qui plombe ses résultats. Il a ainsi entrepris une vaste opération de restructuration de l'établissement hellénique, dont un tiers des effectifs vont être supprimés d'ici fin 2010.
En 2006, la banque comptait 6.700 employés, et fin 2010, les effectifs devraient tourner autour de 4.400. Au 2ème trimestre, elle a encore pesé sur les comptes, avec un montant de 713 millions d'euros.
Depuis le début de l'année, l'ensemble des titres bancaires ont été chahutés sur les marchés: crise de la dette, inquiétudes liées aux résultats sur les stress test, interrogations sur la reprise économique.
Le titre Crédit Agricole a ainsi perdu 16% de sa valeur boursière depuis le 1er janvier, contre près de 12% pour le CAC 40.