Accor a réalisé au premier semestre 2010 un résultat net, part du groupe de -64 millions d'euros. Le groupe hôtelier a été pénalisé par des coûts exceptionnels liés à l'opération de scission. Le résultat avant impôt et éléments non récurrents atteint 116 millions d'euros contre 32 millions d'euros au premier semestre 2009. Le résultat d'exploitation s'établit à 154 millions, en hausse de 109,3% en données comparables en lien avec une bonne reprise de l'activité ainsi que la poursuite des efforts sur la maîtrise des coûts, indique le groupe dans un communiqué.
Le résultat brut d'exploitation du groupe s'établit à 833 millions d'euros au 30 juin 2010, en hausse de 13% par rapport au premier semestre 2009 en données comparables et de 17,4% en données proforma. Ce niveau de résultat brut d'exploitation prend en compte les économies de coûts de support réalisées sur le premier semestre. Ainsi sur les six premiers mois, 25 millions d'euros d'économies ont été réalisés par rapport à un objectif annuel de 45 millions d'euros.
Le résultat brut d'exploitation représente 29,2% du chiffre d'affaires du groupe, à comparer à 26,4% au premier semestre 2009. Les performances opérationnelles ont été tirées par les segments Haut et Milieu de gamme et Economique hors Etats-Unis qui affichent des marges brutes d'exploitation de 27,3% (en hausse de 3,3 pts en données comparables par rapport au premier semestre 2009) et de 36,1% (en hausse de 1,4 pt).
Le chiffre d'affaires s'établit à 2,849 milliards d'euros, en hausse de 6,1% par rapport au premier semestre 2009, et de 4,7% à périmètre et change constants.
Dans la majorité des pays et en particulier en Europe, les bonnes performances du premier semestre sont liées à la reprise de l'activité et à un effet de base favorable. La visibilité demeure réduite sur le second semestre 2010 en raison d'un ENVIRONNEMENT économique encore incertain.
Compte tenu de ces éléments contrastés, l'objectif de résultat d'exploitation s'établit entre 370 et 390 millions d'euros, à comparer avec un résultat d'exploitation de 236 millions d'euros en 2009 (hors Groupe Lucien Barrière et Compagnie des Wagons-Lits reclassés en « activités destinées à la vente »).
Par ailleurs, Accor prévoit de réduire sa dette nette retraitée de 600 à 650 millions d'euros en 2010. Auparavant, le groupe visait une baisse de son endettement de 450 millions sur l'exercice.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Accor est le leader européen de l'hôtellerie. Du luxe à l'économique en passant par le haut et milieu de gamme, Accor couvre tous les segments du marché.
- Accor est désormais un pure player de l'hôtellerie après la scission du groupe et la cotation de la branche services pré-payés (Edenred). Cette opération va permettre de mieux valoriser le groupe, désormais recentré sur des marques comme Sofitel, Novotel, Pullman, Mercure, Ibis ou Etap.
- Sa stratégie de gestion des actifs immobiliers, appelée asset right, démarque le groupe de ses concurrents. D'ici 2015, 80% des hôtels du groupe ne seront plus détenus en pleine propriété, mais gérés en contrat de management ou en franchise, un vrai changement de modèle économique.
- Accor bénéficie d'une structure financière solide avec un ratio d'endettement net rapporté aux fonds propres de 50% à fin 2009.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe est peu diversifié géographiquement et tire plus de 70% de ses revenus de l'Europe (France incluse).
- La dégradation des performances du groupe l'an passé reflète l'impact de la crise : c'est le haut et milieu de gamme où Accor réalise 58% de son chiffre d'affaires qui a été le plus touché, ainsi que la chaîne économique Motel 6 aux Etats-Unis.
- Le plan « Ariane 2015 » est jugé très ambitieux. Ce programme, qui prévoit la cession de 450 murs d'hôtels sur la période 2010-2013, doit rapporter 2 milliards d'euros et permettre le désendettement complet de l'hôtellerie. La question est de savoir si la conjoncture permettra de tenir ces engagements.
- Le nouveau groupe doit convaincre la communauté financière de sa capacité à créer de la valeur.
Comment suivre la valeur
- L'hôtellerie est une activité cyclique. Très présent en Europe, Accor est particulièrement sensible à la conjoncture européenne.
- Les indices sectoriels à suivre sont le taux d'occupation des hôtels et le RevPar, revenu par chambre disponible.
- Bien que déjà opéable, Accor l'est encore davantage après la scission entre l'hôtellerie et les activités de services prépayés. Le groupe peut intéresser un concurrent qui souhaiterait se renforcer en Europe sur le milieu de gamme et sur l'hôtellerie économique, où Accor est leader avec des marques comme Ibis et Formule 1.
- Le plan « Ariane 2015 » vise à faire d'Accor le troisième groupe mondial dans l'hôtellerie.
- La cession de 60% de Wagons Lits et la mise en bourse éventuelle de Lucien Barrière permettrait d'atteindre l'objectif d'un endettement zéro en 2011/2012.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
Pour le moment, l'activité du tourisme mondial est portée par les marchés émergents, comme le Brésil, l'Inde, la Chine, la Corée ou la Malaisie. L'OMT estime que la crise économique en Europe menace la reprise du secteur, déjà très fragile. Le secteur a subi un recul de son activité de 4% l'an passé. La situation économique en Europe est d'autant plus importante que ce continent constitue le premier marché touristique mondial. L'OMT s'inquiète notamment du chômage élevé et de déficits ainsi que d'un endettement élevé en Europe. Cette organisation se veut donc « prudemment optimiste » pour l'avenir. L'OMT continue à tabler sur une croissance de 3% à 4% du tourisme en 2010 et sur un flux de 1,6 milliard de touristes internationaux dans le monde en 2020. Le secteur touristique européen a déjà subi des pertes de 1,72 milliard d'euros provoquées par l'éruption du volcan Eyjafj&*#8221;ll en Islande. Uniquement en France, la paralysie du transport aérien a coûté environ 500 millions d'euros à l'industrie touristique, selon le cabinet Protourisme.