L'action Hewlett-Packard (-2,26% à 39,84 dollars) affiche la plus forte baisse de l'indice Dow Jones. La crise au sommet de l'organigramme éclipse une performance trimestrielle solide. Qui remplacera Mark Hurd au poste de directeur général après son éviction surprise il y a moins de deux semaines ? Pour le numéro mondial un de l'informatique aux 300 000 employés présent dans de nombreux domaines, la réponse est vitale. JPMorgan estime que cette recherche pourrait prendre plusieurs mois. Depuis le départ de Mark Hurd, l'action HP a perdu 14% contre un repli de 4% pour le Dow Jones.
Cette sous-performance pourrait se prolonger. A Surpondérer sur la valeur, JPMorgan a ainsi réduit son objectif de cours de 59 à 55 dollars car il s'attend à ce que sa valorisation reste sous pression jusqu'à la nomination du nouveau patron. HP a indiqué cette semaine avoir engagé la société de conseil en recrutement Spencer Stuart pour dénicher la perle rare.
C'est dans ce contexte défavorable que Hewlett-Packard a confirmé les résultats trimestriels provisoires dévoilés lors de l'annonce de cette démission. Au troisième trimestre, le plus important groupe informatique mondial a réalisé un bénéfice net de 1,77 milliard de dollars, soit 75 cents par action, contre 1,67 milliard de dollars, ou 69 cents par action, un an plus tôt. Le bénéfice par action, hors éléments exceptionnels s'est élevé à 1,08 dollar par action. Le chiffre d'affaires a augmenté de 11% à 30,7 milliards de dollars.
Le groupe a également confirmé les objectifs annuels relevés il y a quinze jours. Sur l'exercice, Hewlett-Packard vise un bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, compris entre 4,49 et 4,51 dollars pour des ventes situées entre 123,50 et 125,50 milliards de dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Le Syntec informatique prévoit une croissance européenne du secteur comprise entre 0 et 2% en 2010. En France le secteur devrait bénéficier d'une croissance de 1%, à 40,5 milliards d'euros, contre un repli plus élevé que prévu de 4% l'an passé. En 2010 entre 3.000 et 5.000 emplois nets pourraient être créés. Ce rebond du marché devrait provenir de l'industrie financière. Cette dernière, ébranlée par la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, s'est profondément restructurée à travers des fusions et l'émergence de nouvelles réglementations en matière de fonds propres. En revanche, les changements politiques au Royaume-Uni vont affecter les SSII. La coalition conservatrice-libérale formée par le nouveau Premier ministre, David Cameron, a en effet annoncé un programme d'économies de 6,25 milliards de livres sterling (7,2 milliards d'euros) destiné à réduire le déficit budgétaire. Ces mesures incluent des coupes dans les dépenses pour les technologies et la renégociation de contrats entre l'Etat et ses prestataires de service. Ce sont principalement des groupes américains comme CSC (Computer Sciences Corporation), Accenture, IBM et HP qui vont être affectés par cette décision.
Constructeurs informatiques
Gartner anticipe une hausse de 22% des ventes d'ordinateurs dans le monde cette année, contre une progression de 20% anticipé précédemment.Toutefois le boom des netbooks devrait ralentir pour trois raisons. Premièrement ces ordinateurs ont des limites et sont essentiellement utilisés pour surfer sur internet et échanger des e-mails. De plus, les prix des ordinateurs portables traditionnels diminuent, et deviennent donc plus attractifs pour les clients. Enfin, l'iPad d'Apple et autres tablettes tactiles concurrencent sérieusement les netbooks car elles permettent en plus de lire des livres et d'échanger des vidéos. En conséquence, Gartner considère que les netbooks pourraient ne plus représenter que 13,9% du marché mondial des PC portables en 2014, contre 18,6% en 2010 et 21,1% en 2009.