Nokia (+1,15% à 7,025 euros) affiche la plus forte progression de l'indice FTSE Eurotop 100, un journal finlandais citant l'équipementier télécoms comme une cible potentielle pour une OPA. Selon le journal « Kauppalehti » cité par l'agence Reuters, la valorisation du joyau de la high-tech scandinave serait devenue suffisamment faible pour devenir une proie. Comme prédateurs potentiels, le quotidien évoque des groupes américains aux « poches profondes » : Microsoft, Google et Cisco.
Depuis le début de l'année, l'action Nokia a reculé de près de 20% et le groupe finlandais affiche une capitalisation boursière de 26,7 milliards d'euros. En juin dernier, le groupe a révisé en baisse sa prévision de marge pour sa principale division, les téléphones portables pour la quatrième fois en moins d'un an.
Le groupe finlandais n'a pas trouvé la riposte au succès d'Apple dans le haut de gamme des smartphones et est confronté à une vive concurrence sur l'ensemble de ce segment qui tire la croissance du marché. Selon le bureau d'études Gartner, les smartphones ont représenté 19% des 325,6 millions (+13,8%) de téléphones portables vendus au deuxième trimestre grâce à une croissance de 50,5%.
Nokia a également été handicapé par le retard pris dans le lancement de son nouveau logiciel d'exploitation Symbian3. Le succès d'Apple repose sur la qualité de l'iPhone en tant que matériel, mais également sur celle de son système d'exploitation. Il est donc vital pour le finlandais d'offrir une meilleure expérience utilisateur s'il souhaite revenir dans la course.
Le premier smartphone équipé du Symbian3, le N8, sera lancé à la fin du troisième trimestre. Cet appareil est disponible en pré commande dans plusieurs pays européens depuis une semaine. L'équipementier finlandais compte sur ce nouveau produit pour regagner du terrain par rapport à Apple et à Research In Motion, le fabricant du BlackBerry.
La publication de l'article du « Kauppalehti » intervient au moment où les grandes OPA font leur retour sur le devant de la scène. Au cours des derniers jours, le géant minier BHP Billiton a proposé près de 40 milliards de dollars pour racheter le premier producteur de potasse (engrais), Potash et le groupe minier indien Vedanta, 10 milliards de dollars pour s'offrir le producteur de pétrole Cairn India.
Et c'est aujourd'hui au secteur technologique de s'y mettre, avec l'annonce de l'acquisition par Intel de l'éditeur de logiciels de sécurité informatique McAfee pour 7,68 milliards de dollars en numéraire.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
Si l'arrivée sur le marché des smartphones a représenté un tournant pour le secteur, une autre évolution importante se produit. Le segment des téléphones bas de gamme, destinés aux pays émergents, est pris d'assaut par les petits fabricants, essentiellement basés en Asie. Ils assoient peu à peu leurs positions, au détriment de géants tels que Nokia ou Samsung. Ainsi, depuis le premier trimestre 2010, l'hong-kongais G-Five, fait partie des dix premiers équipementiers mondiaux. Autre exemple : l'indien Micromax, qui développe des téléphones très bon marché et très simples. Il est devenu fin 2009 le troisième vendeur de téléphones mobiles sur son marché domestique, devançant désormais LG. De façon plus générale, les fabricants classés au-delà de la dixième place mondiale ont ensemble vendu 19,2% des téléphones mobiles dans le monde sur le premier trimestre 2010, contre 16,5% un an plus tôt. Conséquence : la part de marché cumulée des cinq plus gros fabricants (Nokia, Samsung, LG, RIM et Sony Ericsson) a chuté de 73,3% sur les trois premiers mois de 2009, à 70,7% sur la même période de 2010.