L'action STMicroelectronics a reculé de 0,96% lundi, tombant à 5,877 euros. Le titre du fabricant franco-italien de semi-conducteurs se rapproche de son plus bas 2010 de 5,726 euro touché le 16 février dernier. Depuis le début de l'année, l'action a perdu près de 9%, ce qui n'en fait pourtant pas l'une des plus mal loties de l'indice CAC 40. Les mauvaises nouvelles se sont accumulées au cours des derniers jours entre des dégradations d'analystes sur le secteur des semi-conducteurs et les ventes décevantes de Cisco.
Dans une note publiée la semaine dernière et consacrée à Intel, JPMorgan soulignait que les récentes données en provenance de Taiwan indiquaient une chute brutale des commandes de PC. Se basant sur des informations obtenues au niveau de chaîne de valeur des PC (les fabricants de composants entrant dans la composition d'un PC), l'analyste indiquait que le rythme des commandes, qui avait déjà ralenti en seconde partie de juillet, s'est encore dégradé à la fin du mois.
Les ventes et perspectives décevantes de Cisco publiées mercredi soir donnaient du poids au scénario d'une rupture d'activité dans le secteur technologique en juillet. En effet, à la différence des autres groupes technologiques qui ont présenté leurs résultats, ceux de Cisco prennent en compte l'évolution de ses marchés au mois de juillet.
« Nous observons un nombre important de signaux contrastés. Nous pensons que les mots 'incertitude inhabituelle' sont une description exacte de ce qui se passe », a expliqué John Chambers, PDG du groupe.
Ces commentaires ont d'autant plus de poids que l'équipementier de réseaux est considéré comme un bon baromètre de la santé du secteur technologique en raison de l'importante prise par les réseaux informatiques, dont ses routeurs servent à organiser le trafic, et de la diversité de ses activités.
Pour le troisième trimestre, STMicroelectronics vise une croissance du chiffre d'affaires comprise entre 2% et 7% par rapport au deuxième trimestre et une marge brute en hausse à environ 38,8%, plus ou moins un point de pourcentage.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- STMicroelectronics est le leader européen des semi-conducteurs et bénéficie de bonnes positions concurrentielles dans le monde, avec une cinquième place mondiale.
- Ses ventes sont réparties de manière relativement équilibrée entre ses cinq secteurs d'activité.
- STMicroelectronics est l'une des entreprises les plus innovantes de son marché.
- Les importants efforts de restructuration réalisés par le groupe devraient lui permettre de sensiblement améliorer ses performances opérationnelles. Le groupe a déjà renoué avec les bénéfices au premier trimestre 2010.
- Le secteur devrait renouer avec la croissance dès 2010, sous l'impulsion de la demande chinoise ainsi que du développement des smart phone, des écrans tactiles et netbooks.
- La cession de Numonyx permet à STMicro de se séparer d'une activité peu rentable et soumise à de brusques retournements de la demande.
- La remontée du cours du dollar comparé à l'euro est favorable à l'entreprise dont les coûts sont libellés en euros et les ventes en dollars.
- Dans un contexte pourtant adverse, STMicro qui bénéficiait déjà d'un taux d'endettement très faible, a encore assaini son bilan avec une trésorerie nette de 566 millions de dollars à fin mars 2010.
Les points faibles de la valeur
- Les investisseurs peinent à croire au redressement, échaudés par plusieurs déceptions successives sur le titre.
- L'objectif de gagner des parts de marché en 2010 peut être considéré comme ambitieux.
- L'activité de STMicro reste très dépendante de l'état des secteurs automobile, informatique, industriel et grand public, qui sont très cycliques.
- Le redressement de ST-Ericsson est compliqué. Les comptes de cette filiale ont, une nouvelle fois, pesé sur les performances du groupe.
- Même si elle lui est favorable, la cession de Numonyx ne se concrétise pas par un apport en cash pour STMicro.
Comment suivre la valeur
- La structure de son activité rend l'entreprise très dépendante des secteurs des télécommunications, de l'électronique, de l'informatique et de l'automobile.
- Les fluctuations du cours du dollar sont à surveiller car une variation de 1% du taux euro/dollar coûte de 8 à 10 millions de dollars de ventes.
- Le secteur est cyclique et très lié à la conjoncture.
- Le niveau des stocks mondiaux de semi-conducteurs est un bon indicateur car plus ce niveau est élevé plus la demande sera faible et plus les capacités de production sont excédentaires.
- Le succès des nouveaux produits influera sur l'amélioration régulière des performances financières du groupe.
- La société souhaite s'ouvrir à de nouveaux segments de marché comme ceux de l'énergie (produits pour consommer moins) et de la santé.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Electronique
Sur le plan mondial, le marché de l'électronique grand public est menacé par les surcapacités de production, qui pourrait notamment intervenir dans le domaine des écrans plats, compte-tenu de la montée en puissance des japonais Sony et Panasonic. Ces derniers sont avantagés par la baisse du yen face au won. En France, le cabinet Xerfi estime que la consommation de produits électroniques de loisirs devrait continuer à bien se comporter. Les consommateurs des pays matures sont de nouveau prêts à investir dans la high-tech. Si leur pouvoir d'achat stagne, leur "vouloir d'achat", notion développée entre autres par le cabinet d'études GfK, est à nouveau d'actualité, dopé par la mise sur le marché d'une succession de nouveautés. Après l'ipad d'Apple, les téléviseurs à écran 3D (image en relief) sont déjà sur le marché, dans la perspective de la Coupe du monde de football.