Cisco plonge de 9,08% à 21,58 dollars, affichant de loin la plus forte baisse de l'indice Dow Jones. Le spécialiste des équipements de réseaux est lourdement sanctionné pour ses ventes et perspectives décevantes. Entre le troisième et le quatrième trimestre, le ton du PDG du groupe, John Chambers, a changé, passant de relativement confiant à plus prudent. « Nous observons un nombre important de signaux contrastés. Nous pensons que les mots 'incertitude inhabituelle' sont une description exacte de ce qui se passe », a-t-il déclaré.
Cette inquiétude reflète celle de ses clients qui se sont de plus en plus nerveux au sujet de l'économie. John Chambers date leur changement de comportement de la seconde partie de juin après le climax de la crise de la dette souveraine en Europe qui avait fait plonger les Bourses mondiales. Cisco, dont les comptes trimestriels sont arrêtés fin juillet, est le premier grand groupe technologique dont la performance prend en compte cette période.
Ce qui fait dire à Aurel que « la fin juin/début juillet semble marquer une rupture d'activité dans le secteur technologique ». L'analyste rappelle qu'avant Cisco, les fabriquant de disque dur et les fondeurs coréens (producteurs de semi-conducteurs) ont aussi évoqué un tassement des commandes.
Au quatrième trimestre, le bénéfice net de Cisco a bondi de 79% à 1,9 milliard de dollars, soit 33 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 43 cents, supérieur d'1 cents au consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a atteint 10,8 milliards de dollars, en croissance de 27%. Le consensus s'élevait à 10,9 milliards de dollars.
Pour le premier trimestre, Cisco anticipe une croissance comprise entre 18% et 20%, soit un chiffre d'affaires situé entre 10,6 et 10,8 milliards de dollars. Wall Street attend 10,95 milliards de dollars.
Ce sont les valeurs technologiques qui paient le plus cher cette publication décevante de Cisco. Le groupe américain est en effet considéré comme un bon baromètre de la santé du secteur technologique en raison de l'importante prise par les réseaux informatiques, dont ses routeurs servent à organiser le trafic, et de la diversité de ses activités.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
Si l'arrivée sur le marché des smartphones a représenté un tournant pour le secteur, une autre évolution importante se produit. Le segment des téléphones bas de gamme, destinés aux pays émergents, est pris d'assaut par les petits fabricants, essentiellement basés en Asie. Ils assoient peu à peu leurs positions, au détriment de géants tels que Nokia ou Samsung. Ainsi, depuis le premier trimestre 2010, l'hong-kongais G-Five, fait partie des dix premiers équipementiers mondiaux. Autre exemple : l'indien Micromax, qui développe des téléphones très bon marché et très simples. Il est devenu fin 2009 le troisième vendeur de téléphones mobiles sur son marché domestique, devançant désormais LG. De façon plus générale, les fabricants classés au-delà de la dixième place mondiale ont ensemble vendu 19,2% des téléphones mobiles dans le monde sur le premier trimestre 2010, contre 16,5% un an plus tôt. Conséquence : la part de marché cumulée des cinq plus gros fabricants (Nokia, Samsung, LG, RIM et Sony Ericsson) a chuté de 73,3% sur les trois premiers mois de 2009, à 70,7% sur la même période de 2010.