Le titre Axa a progressé de 1,65% à 14,475 euros lundi. Les investisseurs ont réagi à l'avancement du dossier AXA APH (Axa Pacific Holdings Limited). Cette filiale d'assurance et de gestion de fortune, détenue à 54% par l'assureur français, pourrait faire l'objet d'un rachat qui pourrait se chiffrer à 12,2 milliards de dollars australiens (9 milliards d'euros). L'ACCC (Autorité de la concurrence australienne) a annoncé le lancement de consultations de marché concernant le projet de rachat de 100% d'AXA AP par National Australia Bank Limited (NAB).
L'ACCC devrait rendre sa décision sur cette offre d'ici le 9 septembre, ainsi que sur d'éventuelles cessions d'actifs. De son côté, la NAB a indiqué qu'elle gardait espoir de faire aboutir cette offre d'achat après avoir apporté des réponses aux questions des autorités australiennes.
Fin avril, l'ACCC avait rejeté une première offre de NAB sur Axa Asia Pacific en raison d'un risque de distorsion de concurrence sur le marché des plate-formes d'investissement de détail. NAB avait alors revu son offre, promettant notamment de céder la plateforme North d'Axa Asia Pacific au gérant de fonds australien IOOF.
Ces dernières semaines, les marchés s'interrogeaient sur la capacité de NAB à surmonter l'opposition de l'ACCC, engendrant une forte spéculation sur le titre. Ce, à tel point qu'Axa AP avait demandé la suspension de son cours la semaine dernière.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- Le groupe d'assurances bénéficie de solides positions concurrentielles à travers le monde.
- La transparence de la communication financière du groupe est très appréciée par les analystes.
- La nouvelle organisation globale en quatre secteurs (vie, épargne, retraite et dommages) doit dégager des synergies. Le groupe se concentre sur l'optimisation de ses marges sur toutes les lignes de métiers.
- Axa s'est délestée d'activités peu rentables et acquises au fil du temps à un prix excessif.
- Après s'être développé en Amérique du Nord et en Europe, le groupe redouble d'effort pour se faire connaître davantage dans les pays émergents.
- Axa a un actionnariat stable, composé à près de 68% d'investisseurs institutionnels.
=/Les points forts de la valeur/=
- La forte exposition d'AXA aux obligations (81% dont la moitié en titres d'Etat) a inquiété les investisseurs récemment, en raison de la fragilité des finances publiques. De plus, les plus-values latentes du groupe sur la part en actions baissent en cas de chute des marchés.
- Axa ne sera pas en mesure d'atteindre les objectifs chiffrés de son plan stratégique initial du plan (Ambition 2012), visant à doubler le chiffre d'affaires et à tripler le résultat opérationnel entre 2004 et 2012.
- Le groupe a fait état d'une exposition de 500 millions d'euros à la dette grecque.
- Certains analystes s'inquiètent des conséquences pour Axa de l'entrée en vigueur de Solvabilité II, début 2013. Ce régime prudentiel, qui s'appliquera aux assureurs européens, pourrait fragiliser AXA, qui est l'un des assureurs détenant le montant le plus élevé d'actifs incorporels. Il ferait donc partie des acteurs nécessitant le plus de capital supplémentaire.
=/Comment suivre la valeur/=
- En tant que valeur financière, AXA est, depuis la crise des subprimes, très volatile en Bourse, comme l'ensemble du secteur.
- Les performances du groupe sont particulièrement sensibles à l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, en raison de son activité d'assureur qui consiste à encaisser les primes pour les investir ensuite, après déduction des réserves.
- L'insolvabilité est le principal risque auquel sont confrontés les assureurs, tout comme le manque de liquidités pour les banques.
- Axa est également soumis aux éventuels événements catastrophiques d'ordre météorologique (ouragans, tempêtes de vent ou de grêle, séismes), des incendies, explosions et inondations ou des actes de terrorisme. De tels évènements, suivant leur ampleur, peuvent peser sur le cours de la valeur.
- La mise en place de Solvency II est à suivre de près.
- Axa s'est fixé comme objectif de faire partie des cinq premiers assureurs sur tous les marchés d'Europe Centrale et de l'Est d'ici 2012.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
Moody's estime que les opérations de fusions et acquisitions, qui ont ralenti ces deux dernières années, devraient connaître un rebond dans les trimestres à venir parmi les assureurs européens. Cette tendance devrait être favorisée par les nouvelles normes prudentielles qui vont s'appliquer au secteur bancaire et à l'assurance européenne. Avec Bâle III, il sera plus pénalisant pour une banque de détenir une activité d'assurance. De plus, les restructurations de plusieurs groupes financiers, qui ont bénéficié d'aides étatiques, devraient déboucher sur de nouvelles opérations parmi les établissements. Le néerlandais ING, Royal Bank of Scotland et ASR, le troisième assureur néerlandais nationalisé suite au démantèlement de Fortis, pourraient être concernés. Les assureurs européens devraient réaliser en priorité des opérations dans les marchés émergents. En 2008 et 2009, le volume total des opérations réalisées a atteint 23 milliards de dollars, moitié moins que pour la seule année 2007. L'opération la plus importante a été la reprise de l'assureur-vie britannique Friends Provident par Resolution, pour un montant de 2,164 milliards d'euros.