Unilever (- 3,75% à 21,845 euros) affiche la plus forte baisse de l'indice AEX 30, sous le coup d'une performance trimestrielle inférieure aux attentes. Fait aggravant pour les investisseurs, le numéro trois mondial de l'agroalimentaire a envoyé un message de prudence sur la seconde partie de l'année. « Nous ne nous attendons pas à ce que les pressions concurrentielles s'apaisent et notre capacité à accroître NOS prix restera limitée malgré la hausse des coûts des matières premières au second semestre », a prévenu le directeur général du groupe dans le communiqué.
Au deuxième trimestre, Unilever a réalisé un bénéfice net de 1,154 milliard d'euros, en progression de 39%, et un résultat opérationnel de 1,628 milliard d'euros, en augmentation de 23%. Le bénéfice par action est ainsi ressorti à 0,36 euros, inférieur d'1 cent au consensus Reuters.
Le chiffre d'affaires s'est lui élevé à 11,752 milliards d'euros, en progression de 12,4%. La croissance organique s'est élevée à 3,6%, à comparer avec les 3,9% attendus par les analystes interrogés par Reuters. Unilever a été pénalisé par un effet prix négatif de 2%.
Le groupe a également souffert du climat économique morose en Europe de l'Ouest où sa croissance organique est de -2,2%. En revanche, il affiche une croissance organique forte dans les pays émergents, +8,6%, où il réalise la partie la plus importante de ses ventes.
Unilever a maintenu son objectif d'améliorer sa marge opérationnelle cette année.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
Le secteur de l'agroalimentaire, second employeur en France, regroupe plusieurs segments de marché (conserves, biscuits, produits laitiers, plats cuisinés, produits surgelés et boissons alcoolisées et non alcoolisées). Il inclut également l'industrie du tabac. Les innovations lancées par les industriels cherchent essentiellement à lutter contre le développement des marques de distributeurs. Les spécialistes estiment que le secteur est pénalisé par un manque de visibilité du fait de coûts de matières premières très volatils, cette volatilité étant alimentée par un retour de la spéculation. Après un recul de leurs marges en 2009, les intervenants du secteur devraient attendre 2011 pour bénéficier d'un redressement de leur profitabilité. Parmi les géants mondiaux du secteur la diversification est de mise.