La première banque allemande Deutsche Bank a annoncé mardi des résultats meilleurs que prévu au deuxième trimestre, malgré la crise de la dette en zone euro.
Deutsche Bank a réalisé un bénéfice net de 1,2 milliard d'euros sur la période, en hausse de 9% sur un an. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires attendaient un bénéfice en baisse, autour de 1,03 milliard d'euros.
La division de banque d'investissement du groupe, principale source de ses revenus, a pourtant été moins performante qu'en début d'année. Cette division reine a en effet généré 4,7 milliards d'euros de revenus sur la période, contre 5,3 milliards d'euros un an plus tôt, selon un communiqué.
"Dans un trimestre marqué par une incertitude élevée des investisseurs et une haute volatilité de marché, notre banque d'investissement n'a pas échappé à la tendance générale à moins de rentabilité", a reconnu Josef Ackermann, le patron de Deutsche Bank cité dans le communiqué.
Le groupe a aussi passé des dépréciations pour 327 millions d'euros dans des opérations immobilières aux Etats-Unis.
Mais Deutsche Bank a profité de la baisse drastique de ses provisions pour risques: 243 millions d'euros d'avril à juin, contre un milliard d'euros un an plus tôt.
Et d'autres divisions ont compensé le ralentissement de la banque d'investissement, notamment ses activités de transactions (Global Transaction Banking), dont les revenus ont presque doublé sur un an, grâce surtout à la consolidation des activités d'ABN Amro, intégrées pour la première fois au deuxième trimestre dans les comptes du groupe.
Ses activités de gestion d'actifs et de patrimoine ont également nettement progressé par rapport à un an, grâce entre autres, à l'apport des portefeuilles de Sal Oppenheim, banque privée consolidée au premier trimestre.
Deutsche Bank en a profité pour préciser son exposition à la dette publique des Etats européens, qui apparaît très diversifiée. L'exposition nette du groupe aux finances publiques de la Grèce représente 1,09 milliard d'euros, en Espagne 1 milliard, et en Italie 8 milliards d'euros.
Le groupe n'a pas fait de prévisions pour 2010, rappelant que le contexte économique mondial était toujours marqué par des incertitudes élevées sur la conjoncture, des tensions sur la dette des Etats et la réglementation accrue du secteur bancaire, selon son rapport trimestriel.
Malgré des résultats "mitigés" selon un opérateur de marché interrogé par Dow Jones Newswires, Deutsche Bank prenait 2,20% à 51,49 euros à 07H15 GMT, l'une des meilleures performances de l'indice Dax à la Bourse de Francfort en début de séance (+0,46% à la même heure).