Le secteur bancaire est à l'honneur à la Bourse de Paris après leur succès aux stress tests (tests de résistance). Dexia gagne 2,48% à 3,346 euros, Société Générale 1,97% à 38,75 euros, BNP Paribas 0,88% à 50,26 euros et Crédit Agricole 0,57% à 9,408 euros au sein de l'indice CAC 40. En dehors du CAC, Natixis, dont la maison mère BPCE a également réussi le test, gagne 0,60% à 3,842 euros. Les banques françaises ont facilement franchi l'obstacle avec un ratio Tier 1 moyen de 9,3% à fin 2011, à comparer à un minimum requis de 6%.
Certains analystes regrettent le manque de sévérité des tests, mais leur réaction est globalement positive. Le principal reproche adressé aux tests est que le portefeuille de crédit (banking book) des banques, où est logé la partie la plus importante de la dette souveraine qu'elles détiennent, n'a pas été « stressé ». Il aura fallu pour cela faire l'hypothèse qu'un Etat fasse défaut. Ce qui a été jugé impossible par les autorités de régulation.
« Les investisseurs auraient considéré les informations à propos des résultats des tests de résistance des banking book comme très précieux et cela aurait aidé à massivement stabiliser le sentiment (des investisseurs, ndlr) », explique Unicredit.
Les analystes se félicitent cependant des informations que les banques ont communiquées sur leur exposition à la dette souveraine.
Dans l'Hexagone, Société Générale a affiché le Tier 1 le plus élevé à 10%, contre 9,6% pour BNP Paribas , 9% pour Crédit Agricole et BPCE, 8,5%. Quant à la banque franco-belge Dexia, elle figure parmi les banques européennes les mieux capitalisées avec un ratio de 10,9%. « Les résultats obtenus confirment la robustesse des banques françaises, qui figurent parmi les plus solides d'Europe », s'est félicitée la Banque de France.
En revanche, 7 banques européennes sur 91 ont échoué aux stress tests. Hypo Real a été la seule banque allemande à échouer. Si toutes les banques portugaises ont réussi les tests, ce n'est pas le cas des caisses d'épargne espagnoles Civica, Cajasur, Diada, Espiga et Unnim. La banque grecque Atebank fait également partie des établissements recalés. Ces derniers vont être contraints de renforcer leurs fonds propres à hauteur de 3,5 milliards d'euros.
La faiblesse de ce montant a été l'une des principales surprises de ces résultats.
Par ailleurs, 3 banques affichent un ratio Tier 1 de 6 : Banco Pastor et Caja Sol en Espagne et Piraeus Bank en Grèce.
Ces tests reposaient notamment sur un scénario de rechute de l'économie, une baisse des marchés financiers de 20% et de fortes hausses des taux d'intérêt.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.
=/Les points forts de la valeur/=
- Le groupe se recentre sur la banque de détail et sur la banque de financement et d'investissement, activités qui ont fait son succès.
- Frédéric Oudéa, P-DG de la banque rouge et noire, a renouvelé son équipe.
- Alors que le secteur se prépare à un changement du cadre réglementaire, la banque s'est risquée à avancer des objectifs chiffrés à HORIZON 2012. Une exception dans le secteur.
- Tout comme les caisses régionales du Crédit Agricole, les réseaux de la Société Générale devraient adopter, en 2013, une plate-forme informatique unique.
- Le succès de l'augmentation de capital, largement sursouscrite, souligne la confiance des investisseurs.
- Le ratio de solvabilité financière tier one de la Société Générale s'est amélioré en un an : il s'élevait à 10,7% à fin 2009.
=/Les points faibles de la valeur/=
- La Société Générale pâtit d'une image ternie par l'affaire Kerviel, les stock-options qui devaient être initialement attribuées à ses dirigeants en pleine crise et les pertes divulguées en gestion d'actifs.
- Sur l'année 2009, le coût du risque commercial est demeuré à un niveau élevé, à 117 points de base. Ce coût a été multiplié par plus de deux fois et demie en un an pour la branche banque de détail à l'international, et même par 4 en Russie.
- La banque pâtit de sa présence en Europe Centrale et Orientale ainsi qu'en Russie, où elle affiche un recul d'activité significatif. Cette zone connaît une dégradation du risque.
- Le taux de rentabilité des fonds propres (ROE) est très bas à 0,9%, même si la Banque maintient un objectif de 15% à long terme.
- L'exposition des banques françaises à la Grèce pèse lourdement sur les valeurs. L'incertitude sur les conséquences de la future régulation financière plus exigeante en fonds propres est également pénalisante. D'une manière générale, la valeur est toujours très volatile, comme l'ensemble du secteur.
Comment suivre la valeur/=
- En tant que valeur financière le titre est sensible à (i) l'évolution des taux d'intérêt, (ii) l'état des bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) le niveau de consommation et d'épargne des ménages qui influera sur les performances de la banque de détail, représentant une grande partie du Produit Net Bancaire.
- Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios les plus suivis.
- La charge du risque, qui reste élevée, est à surveiller étroitement.
- La banque doit réussir à convaincre du réalisme du plan stratégique « Ambition SG 2015 » dans un contexte économique toujours difficile.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Selon Moody's, les banques européennes ont un niveau de fonds propres suffisant pour absorber les pertes qui pourraient résulter de leurs portefeuilles de créances en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Irlande. Les 30 banques européennes étudiées par l'agence de notation ont un ratio de fonds propres moyen de 9%. Ces établissements peuvent compter sur l'intervention de la Banque Centrale Européenne, qui a décidé d'acheter des obligations de pays qui subissent un fort déficit budgétaire. Sous la pression des marchés, notamment inquiets des difficultés économiques de l'Espagne, les pays de l'Union Européenne vont publier les résultats des tests de résistance des banques d'ici fin juillet. L'an passé, les tests avaient démontré que les banques européennes étaient suffisamment capitalisées pour affronter une détérioration sévère des conditions macroéconomiques. Aujourd'hui, la crise de la dette souveraine oblige à récidiver. Cette initiative permettra de mettre en lumière les banques les plus fragiles du système européen, posant ainsi la question de leur recapitalisation.