Le groupe pharmaceutique suisse Roche a annoncé jeudi des résultats au premier semestre dopés par l'acquisition en 2009 de Genentech, lui permettant de confirmer de solides prévisions de croissance pour l'année malgré les déboires aux USA de son médicament phare Avastin.
Le laboratoire bâlois a vu son profit net progresser de 37% à quelque 5,6 milliards de francs suisses (4,15 milliards d'euros) au cours des six premiers mois, contre 4,05 milliards enregistrés lors de la même période en 2009, a indiqué le groupe dans un communiqué.
Le chiffre d'affaires est quant à lui ressorti en hausse de 3% à 24,6 milliards de francs suisses. En monnaies locales, les ventes progressent un peu mieux, de 5%.
Le bénéfice d'exploitation a progressé de 10% à 8,8 milliards de francs suisses, des résultats globalement en ligne avec les prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP.
La "bonne surprise", selon les analystes de CM-CIC Securities, vient surtout des résultats de la division Diagnostique. Roche a ainsi révélé des ventes en hausse de 7%, "soit nettement plus rapides que le marché mondial".
Quant à la division Pharmaceutiques, coeur de métier du groupe, son chiffre d'affaires a été, comme attendu, affecté par le recul des ventes de l'antiviral Tamiflu qui avaient explosé l'année dernière en raison de la pandémie de grippe H1N1.
Il a augmenté de 1% entre janvier et juin, grâce aux anticancéreux, selon le groupe siégeant à Bâle (nord).
Ces produits se sont comportés "honorablement", reconnaissent les experts de CM-CIC Securities, avec l'Avastin vendu à hauteur de 1,7 milliard de francs suisses (+10%) et l'Herceptin pour 1,4 milliard (+5%). Toutefois, soulignent-ils, "la dynamique de croissance de la division Oncologie semble se ralentir".
"En fonction de ses solides résultats, nous confirmons totalement nos prévisions" pour 2010, a expliqué lors d'une téléconférence, le directeur général Severin Schwan.
"Nous nous attendons à une croissance à un chiffre pour le groupe ainsi que pour la division Pharma (5%) et confirmons une croissance à deux chiffres pour le bénéfice par titre rapporté aux activités de base", a-t-il ajouté, précisant que le groupe avait pu accélérer le remboursement de sa dette contractée pour le rachat de l'américain Genentech, dont un tiers a déjà été payé.
Les analystes avaient les yeux rivés sur l'évolution des médicaments d'oncologie, en particulier l'Avastin qui vient de subir un sérieux revers aux Etats-Unis.
Un comité de l'Agence fédérale américaine des médicaments (FDA) a recommandé de ne plus utiliser ce médicament pour le traitement d'un type spécifique de cancer du sein.
Cette annonce a fait chuter le titre mercredi à la Bourse suisse malgré les assurances du laboratoire faisant valoir que cet avis n'entravait pas l'utilisation du médicament outre-Atlantique jusqu'à la décision finale de la FDA le 17 septembre.
M. Schwan a reconnu que cet avis avait été une "déception", tentant de relativiser l'affaire en rappelant que l'Avastin est utilisé pour cinq types de cancers différents non concernés par la décision de la FDA qui n'est valable qu'aux Etats-Unis.
A la Bourse suisse, ces résultats qualifiés de "solides" ont été accueillis favorablement, le titre gagnant 1,17% à 138,60 francs dans un marché en hausse de 0,31% à 09H00 GMT.