AT&T (+ 2,93% à 25,65 dollars) figure parmi les plus fortes hausse de l'indice Dow Jones au coude à coude avec des valeurs plus cycliques, plus habituées de cette partie du palmarès. L'opérateur télécoms américain fait partie des grands noms de la cote américaine qui ont dévoilé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et relevé leurs prévisions 2010. AT&T a bénéficié du succès de l'iPhone d'Apple dont il est l'opérateur exclusif aux Etats-Unis; une relique de la stratégie initiale de distribution du téléphone portable de la firme à la pomme.
Dans les autres régions du monde, l'iPhone est en effet disponible chez plusieurs opérateurs dans un même pays.
Sur le deuxième trimestre, l'opérateur télécoms a dégagé un bénéfice net de 4 milliards de dollars, soit 0,68 dollar par action, en progression de 25,9%. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a dépassé le consensus Thomson Reuters de 4 cents à 61 cents par action. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 30,8 milliards de dollars, en hausse de 0,6%.
AT&T a engrangé 1,6 million de nouveaux abonnés en net dans la téléphonie mobile, soit sa seconde meilleure performance de l'histoire. L'opérateur télécoms revendique également l'activation de 3,2 millions d'iPhone, soit un chiffre record.
Quant à ses prévisions 2010, AT&T vise désormais une forte croissance du bénéfice par action, des marges opérationnelles en hausse et un free cash flow supérieur à celui de 2008. Auparavant, le groupe anticipait un bénéfice par action et des marges opérationnelles stables ou en progression et un free cash flow en ligne avec celui de 2008.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
Si l'arrivée sur le marché des smartphones a représenté un tournant pour le secteur, une autre évolution importante se produit. Le segment des téléphones bas de gamme, destinés aux pays émergents, est pris d'assaut par les petits fabricants, essentiellement basés en Asie. Ils assoient peu à peu leurs positions, au détriment de géants tels que Nokia ou Samsung. Ainsi, depuis le premier trimestre 2010, l'hong-kongais G-Five, fait partie des dix premiers équipementiers mondiaux. Autre exemple : l'indien Micromax, qui développe des téléphones très bon marché et très simples. Il est devenu fin 2009 le troisième vendeur de téléphones mobiles sur son marché domestique, devançant désormais LG. De façon plus générale, les fabricants classés au-delà de la dixième place mondiale ont ensemble vendu 19,2% des téléphones mobiles dans le monde sur le premier trimestre 2010, contre 16,5% un an plus tôt. Conséquence : la part de marché cumulée des cinq plus gros fabricants (Nokia, Samsung, LG, RIM et Sony Ericsson) a chuté de 73,3% sur les trois premiers mois de 2009, à 70,7% sur la même période de 2010.
Opérateurs télécoms
Les experts estiment que d'ici à 2015 les revenus générés par l'explosion du trafic mobile devraient au mieux compenser la baisse continue du chiffre d'affaires des communications téléphoniques (chiffrée à 4% annuellement). Les opérateurs se plaignent de devoir financer seuls de lourds investissements dans les réseaux de télécommunications. Ils sont confrontés à des investissements très lourds ; selon l'Idate, 300 milliards d'euros seront nécessaires pour remplacer le cuivre par de la fibre optique en Europe. Le Vieux-continent est déjà en retard dans le très haut débit. Or, face à des conditions de financement qui se sont durcies, les intervenants vont éprouver des difficultés à engager les dépenses.