L'équipementier automobile français Faurecia a annoncé jeudi être sorti du rouge au premier semestre 2010, avec un bénéfice net de 102 millions d'euros contre une perte de 365 millions un an plus tôt, et a fortement relevé ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice.
"Faurecia enregistre une forte progression de ses résultats du premier semestre, l?ensemble de ses activités ayant bénéficié d?une reprise", a souligné le groupe, détenu par PSA Peugeot Citroën à 57,4%.
"On peut dire qu'on est sorti de la crise", a affirmé sur BFM Yann Delabrière, le PDG du groupe qui essuyait des pertes depuis 2005 et a subi la crise de plein fouet, à l'instar des autres équipementiers automobiles.
Faurecia avait notamment réduit ses effectifs de 17% entre juin 2008 et décembre 2009.
Le résultat d'exploitation est positif à 216,5 millions d'euros sur le semestre (soit une marge de 3,2%), contre une perte de 187 millions un an plus tôt. Le groupe attribue essentiellement ce redressement à la hausse des volumes et à une amélioration des marges.
Le chiffre d'affaires a bondi de 56% à 6,826 milliards d'euros contre 4,380 milliards sur les six premiers mois de 2009, grâce notamment à l'acquisition de l'américain Emcon Technologies, spécialiste des technologies de contrôle des émissions de gaz d'échappement, et des activités allemandes de l'équipementier suédois Plastal, qui était en faillite.
A périmètre et taux de change constants, la hausse du chiffre d'affaires est de 27%, a calculé le groupe.
Les "ventes de produits" (livraisons de pièces et composants aux constructeurs) ont progressé de 54% à 5,354 milliards, ou de 33% à périmètre et taux de change constants.
Si l'Europe représente toujours 67,6% des ventes du groupe sur ce secteur clef, les plus forts taux de croissance ont été enregistrés en Amérique du Nord, ainsi qu'en Asie (surtout Corée et Chine), a relevé Faurecia. Ce sont surtout les technologies de contrôle des émissions, qui marchent bien sur ces marchés, qui ont le plus progressé.
La filiale de PSA a dégagé un solde positif de flux net de trésorerie de 137 millions d'euros sur le semestre, alors que la dette a légèrement reculé à 1,348 milliard.
Pour le second semestre de 2010, le groupe anticipe une variation de ses "ventes de produits" comprise entre -2% et +2%, par rapport à la même période de 2009, dans un contexte de baisse de production des véhicules légers d'environ 8% en Europe, mais de hausse de 11% en Amérique du Nord.
En conséquence, écrit le groupe, "au vu des acquis du premier semestre, Faurecia rehausse ses objectifs 2010". Le PDG avait déjà annoncé fin mai qu'il comptait revoir ses prévisions à la hausse, mais sans donner de chiffres.
La hausse des "ventes de produits" devrait être comprise sur l'ensemble de l'exercice entre 13% et 16% à périmètre et taux de change constants (contre +4% initialement).
Le résultat d'exploitation devrait être supérieur à 340 millions d'euros (la prévision était précédemment "supérieure à 200 millions"), contre une perte opérationnelle de 92 millions en 2009.
Le groupe d'équipement automobile a indiqué en juin qu'il visait un chiffre d'affaires de l'ordre de 16 milliards d'euros en 2014, avec une part réalisée hors d'Europe de 42% à cette date, contre 23% en 2009.