Accor bondit de 5,26% à 24,405 euros aujourd'hui après la publication de son chiffre d'affaires du premier semestre. Les investisseurs se félicitent de la croissance du groupe, qui ressort supérieure aux attentes, et de la confirmation du redressement de l'activité hôtellerie. Accor a dévoilé un chiffre d'affaires de 2,849 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année, en progression de 6,1% en données publiées et de 4,7% en données comparables. Sur le seul deuxième trimestre, les ventes ont atteint 1,569 million d'euros, en hausse de 7,5%.
A noter que le chiffre d'affaires du groupe a été retraité des activités Services prépayés, du groupe Lucien Barrière, et de la restauration à bord des trains de la Compagnie des wagons-lits.
Le deuxième trimestre est marqué notamment par l'embellie des activités hôtellerie : le chiffre d'affaires s'est établi à 1,503 milliard d'euros sur la période, en hausse de 11,3% en données publiées et de 8,2% à périmètre et taux de change constants. Au premier trimestre, la croissance de cette activité était plus timide, à 1,6% en données comparables. Sur l'ensemble du premier semestre, cette activité a progressé de 5,1%.
« Dans la majorité des pays et en particulier en Europe, la reprise annoncée au 1er trimestre s'est accélérée au 2ème trimestre 2010, notamment grâce à un effet de base favorable », constate le groupe dans un communiqué.
Cette publication a été accueillie de manière positive par les bureaux d'études.
Aurel a relevé sa recommandation sur Accor à Conserver contre Vendre auparavant avec un objectif de cours redressé de 19 à 22 euros. « Le groupe affiche un bon début d'activité sur le mois de juillet et les réservations sur septembre devraient permettre de réaliser un bon troisième trimestre », estime le broker. Aurel a révisé en hausse ses estimations sur 2010 et par réplication, sur 2011. Il table dorénavant sur un chiffre d'affaires 2010 de 5,6 milliards d'euros dans l'hôtellerie contre 5,3 milliards d'euros auparavant.
CM-CIC a réitéré sa recommandation Acheter et son objectif de cours de 32 euros sur la valeur. Il se félicite du redressement de l'ensemble des segments de l'activité hôtelière. L'analyste ajoute que le recentrage du groupe sur son activité hôtelière avec la cession annoncée de la Compagnie des Wagons Lits et celle à venir de la participation dans le groupe Lucien Barrière va permettre au groupe d'achever sa réorganisation sur son métier historique.
Cheuvreux a réitéré son opinion Surperformance et son objectif de cours de 30,50 euros. Le broker évoque des ventes « solides » et supérieures aux attentes au premier semestre.
Oddo a réitéré sa recommandation Acheter et son objectif de cours de 28 euros. Les chiffres dévoilés par Accor sont ressortis supérieurs aux attentes, remarque le broker. « La stabilisation des prix dans le milieu de gamme, la forte hausse des taux d'occupation à la fois dans le haut/milieu de gamme et dans l'économique, traduisent un rebond violent », écrit-il. Il ajoute que les perspectives restent bonnes à court terme sur l'été et surtout sur septembre/octobre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Accor est le leader européen de l'hôtellerie. Du luxe à l'économique en passant par le haut et milieu de gamme, Accor couvre tous les segments du marché.
- Accor est désormais un pure player de l'hôtellerie après la scission du groupe et la cotation de la branche services pré-payés (Edenred). Cette opération va permettre de mieux valoriser le groupe, désormais recentré sur des marques comme Sofitel, Novotel, Pullman, Mercure, Ibis ou Etap.
- Sa stratégie de gestion des actifs immobiliers, appelée asset right, démarque le groupe de ses concurrents. D'ici 2015, 80% des hôtels du groupe ne seront plus détenus en pleine propriété, mais gérés en contrat de management ou en franchise, un vrai changement de modèle économique.
- Accor bénéficie d'une structure financière solide avec un ratio d'endettement net rapporté aux fonds propres de 50% à fin 2009.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe est peu diversifié géographiquement et tire plus de 70% de ses revenus de l'Europe (France incluse).
- La dégradation des performances du groupe l'an passé reflète l'impact de la crise : c'est le haut et milieu de gamme où Accor réalise 58% de son chiffre d'affaires qui a été le plus touché, ainsi que la chaîne économique Motel 6 aux Etats-Unis.
- Le plan « Ariane 2015 » est jugé très ambitieux. Ce programme, qui prévoit la cession de 450 murs d'hôtels sur la période 2010-2013, doit rapporter 2 milliards d'euros et permettre le désendettement complet de l'hôtellerie. La question est de savoir si la conjoncture permettra de tenir ces engagements.
- Le nouveau groupe doit convaincre la communauté financière de sa capacité à créer de la valeur.
Comment suivre la valeur
- L'hôtellerie est une activité cyclique. Très présent en Europe, Accor est particulièrement sensible à la conjoncture européenne.
- Les indices sectoriels à suivre sont le taux d'occupation des hôtels et le RevPar, revenu par chambre disponible.
- Bien que déjà opéable, Accor l'est encore davantage après la scission entre l'hôtellerie et les activités de services prépayés. Le groupe peut intéresser un concurrent qui souhaiterait se renforcer en Europe sur le milieu de gamme et sur l'hôtellerie économique, où Accor est leader avec des marques comme Ibis et Formule 1.
- Le plan « Ariane 2015 » vise à faire d'Accor le troisième groupe mondial dans l'hôtellerie.
- La cession de 60% de Wagons Lits et la mise en bourse éventuelle de Lucien Barrière permettrait d'atteindre l'objectif d'un endettement zéro en 2011/2012.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
Pour le moment, l'activité du tourisme mondial est portée par les marchés émergents, comme le Brésil, l'Inde, la Chine, la Corée ou la Malaisie. L'OMT estime que la crise économique en Europe menace la reprise du secteur, déjà très fragile. Le secteur a subi un recul de son activité de 4% l'an passé. La situation économique en Europe est d'autant plus importante que ce continent constitue le premier marché touristique mondial. L'OMT s'inquiète notamment du chômage élevé et de déficits ainsi que d'un endettement élevé en Europe. Cette organisation se veut donc « prudemment optimiste » pour l'avenir. L'OMT continue à tabler sur une croissance de 3% à 4% du tourisme en 2010 et sur un flux de 1,6 milliard de touristes internationaux dans le monde en 2020. Le secteur touristique européen a déjà subi des pertes de 1,72 milliard d'euros provoquées par l'éruption du volcan Eyjafj&*#8221;ll en Islande. Uniquement en France, la paralysie du transport aérien a coûté environ 500 millions d'euros à l'industrie touristique, selon le cabinet Protourisme.