Boeing (+ 0,52% à 62,22 dollars) est bien orienté à la Bourse de New York grâce à une première journée fructueuse au salon de Farnborough, l'un des plus grands rendez-vous de l'aéronautique mondiale. Le concurrent d'EADS a enregistré 70 commandes pour un prix catalogue de 12 milliards de dollars, dont 30 Boeing 777-300 de la part de la compagnie Emirates pour plus de 9 milliards de dollars. La firme de Seattle a également fait l'événement avec la présentation pour la première fois en Europe de son nouveau long courrier, le B787 Dreamliner, qui dispose d'une capacité de 210 à 330 sièges.
La livraison du premier exemplaire de cet avion est prévue pour décembre 2010, mais Boeing a prévenu qu'elle pourrait être décalée de quelques semaines. Ce programme aura plus de deux ans et demi de retard.
Son concurrent Airbus a pour sa part annoncé 122 commandes représentant un prix catalogue de 11,65 milliards de dollars.
Ces commandes reflètent le regain de confiance des compagnies aériennes dans leurs perspectives. Fin juin, l'Association du transport aérien international (IATA) a annoncé que le trafic avait dépassé en mai son niveau d'avant crise aussi dans le transport de passagers que dans le fret. Cette reprise se traduira dans les comptes des compagnies qui devraient afficher, selon l'IATA, 2,5 milliards de dollars de bénéfices au niveau mondial en 2010. Elle anticipait auparavant 2,8 milliards de dollars de pertes.
Cette reprise du transport aérien reste cependant « mitigée », comme l'a souligné Jim Albaugh, directeur général de la division aéronautique de Boeing. Le Moyen-Orient et l'Asie tirent en effet la croissance tandis que l'Europe et les Etats-Unis sont à la traîne.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Selon la dernière estimation de l'Association du transport aérien international (Iata), ses 230 compagnies adhérentes devraient dégager des profits cumulés de 2,5 milliards de dollars en 2010 contre 9,9 milliards de pertes en 2009. L'Iata tablait précédemment sur 2,8 milliards de déficit cette année. La révision de ses prévisions provient du rebond plus fort qu'attendu du trafic aérien. C'est le redressement des compagnies asiatiques qui sera le plus spectaculaire car elles devraient dégager 2,2 milliards de dollars de bénéfices cette année contre 2,7 milliards de pertes en 2009. Néanmoins les compagnies aériennes européennes devraient rester lourdement déficitaires, avec des pertes qui ont même été revues à la hausse (de 2,2 à 2,8 milliards de dollars pour 2010, contre 4,4 milliards l'an dernier). C'est d'abord la faiblesse de la croissance économique européenne qui expliquerait cette évolution, mais aussi la baisse de l'euro face au dollar, qui renchérit une partie des coûts, et les mouvements sociaux, notamment chez British Airways. Même les compagnies nord-américaines, habituellement déficitaires, pourraient générer un profit cumulé de 1,9 milliard de dollars, contre 2,7 milliards de pertes en 2009.
Aéronautique - Défense
Le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) estime que le chiffre d'affaires de ses entreprises membres devrait rester stable en 2010, année de transition marquée par une remontée des cadences de production en fin d'année. L'activité devrait se redresser en 2011, en fonction de l'évolution macroéconomique des pays émergents. Toutefois du fait de recettes libellées en dollars alors que leurs coûts sont majoritairement en euros, les entreprises françaises pâtissent d'une faiblesse structurelle majeure. Cette dernière provient de la robustesse de la monnaie européenne par rapport au billet vert, malgré son repli actuel. Les concurrents sont principalement américains actuellement et ils proviendront aussi des pays émergents à l'avenir. Dans un ENVIRONNEMENT qui devient de plus en plus concurrentiel l'enjeu est d'être capable de conserver une avance technologique (en premier lieu sur la Chine) grâce à l'innovation. Ainsi, selon le Gifas, les investissements de l'industrie aéronautique et spatiale françaises devraient s'accroître de 11% en 2010, à 1,1 milliard d'euros. Ces investissements ont progressé de 2,8% en 2009.