Le groupe français d'énergie GDF Suez négocie de nouveau une prise de contrôle de son concurrent britannique International Power, ont confirmé lundi les deux groupes, après l'échec en début d'année d'une première tentative de rapprochement.
Des "discussions préliminaires ont été engagées concernant un éventuel rapprochement entre International Power et les activités Energie International (hors Europe) et certains autres actifs au Royaume-Uni et en Turquie" de GDF Suez, ont annoncé les deux groupes, dans des communiqués distincts mais à la formulation quasi-identique.
Ces discussions, si elles aboutissent, conduiraient à la création d'un groupe International Power élargi qui resterait coté à la Bourse de Londres et dont GDF Suez serait l'actionnaire majoritaire, ont précisé les deux sociétés. L'opération se ferait via l'émission d'actions International Power au profit de GDF Suez.
Les deux groupes ont ainsi confirmé des informations publiées dimanche par le Financial Times sur son site internet.
Le quotidien n'avait pas précisé quel montant GDF Suez pourrait offrir pour s'emparer du groupe britannique, mais selon lui, le rachat pourrait inclure une part en numéraire, alors que la tentative avortée en début d'année ne prévoyait qu'un apport d'actifs. Et pour contenter ses actionnaires, International Power pourrait leur verser un dividende exceptionnel, en cas de rachat par le groupe français, avait ajouté le FT.
Les deux groupes ont indiqué, comme les y oblige la règlementation boursière britannique, qu'il n'y avait aucune garantie qu'un accord soit conclu, et ont ajouté qu'ils communiqueraient à nouveau "dès que l'évolution des discussions le justifiera".
Les investisseurs ont salué cette annonce. L'action International Power a bondi sur la séance de 10,48% à 350 pence, signant la plus forte hausse parmi les valeurs vedettes, dans un marché londonien en baisse de 0,21%, tandis qu'à Paris, GDF Suez a pris 0,74% à 24,50 euros.
"Nous pensons que, désormais, les chances de parvenir à un accord sont raisonnables", grâce au versement d'un dividende exceptionnel en numéraire aux actionnaires de International Power pour les dédommager de la dilution, indiquent les analystes de la Deutsche Bank.
"Quel que soit l'accord, il profitera aux deux groupes en permettant de réduire la compétition dans le cadre de nouveaux appels d'offres notamment au Moyen-Orient et en Asie où les deux entreprises sont bien implantées (...) et la réaction sur les titres des deux groupes sera positive", ont-ils ajouté.
Le rachat d'International Power permettrait à GDF Suez d'atteindre une capacité de production d'électricité de 100 gigawatts (GW), contre 68 GW à ce jour. L'ancien Gaz de France a justement pour ambition d'atteindre 100 GW de capacités de production d'ici à 2013.
International Power détient 45 centrales électriques dans le monde, dont une demi-douzaine au Royaume-Uni, des actifs qui s'inscriraient parfaitement dans les ambitions à l'international de GDF Suez.
Son concurrent hexagonal EDF avait mis la main en septembre 2008 sur l'exploitant de centrales nucléaires britannique British Energy, pour 13,5 milliards d'euros.