La Chine et l'Argentine sont tombées d'accord mardi pour des contrats dans le domaine du ferroviaire de l'ordre de dix milliards de dollars, a annoncé à l'AFP le secrétaire argentin aux Transports Juan Pablo Schiavi.
Au total, dix projets sur une période de deux à cinq ans, comprenant notamment des achats de matériels à la Chine ou des investissements en Argentine pour l'électrification de lignes, devaient être signés mardi, a-t-il dit à l'occasion d'une visite de la présidente argentine à Pékin.
"Cela comprend des achats de matériel ici, l'intégration d'entreprises chinoises avec des entreprises argentines, des partenariats stratégiques", a expliqué M. Schiavi.
De son côté, dans un discours prononcé devant des chefs d'entreprises des deux pays, la présidente argentine Cristina Kirchner s'est réjouie de la "signature d'accords importants entre le gouvernement argentin et différentes entreprises chinoises pour la fourniture de matériel ferroviaire, sous forme de rails et de wagons, et fondamentalement de l'électrification d'un tronçon" partant de la ville de La Plata, au sud de Buenos Aires.
Un accord a également été signé entre des entreprises argentine et chinoise pour la "construction d'un laboratoire pour produire le vaccin contre la grippe H1N1", a-t-elle dit.
Ces accords ont été signés à la mi-journée en présence de la présidente argentine et du vice-Premier ministre chinois Hui Liangyu, puis dans l'après-midi à l'issue de la rencontre entre Mme Kirchner et son homologue Hu Jintao.
Les échanges commerciaux entre l'Argentine et la Chine sont passés de 4 milliards de dollars en 2004 à 14 milliards de dollars en 2008, selon des chiffres officiels, ce qui fait de la Chine le deuxième partenaire commercial argentin après le Brésil et avant l'Union européenne.
Mme Kirchner n'a pas évoqué directement les contentieux commerciaux entre les deux pays -- la restriction des importations d'huile de soja imposée par Pékin plusieurs mois après la décision de Buenos Aires de restreindre des importations d'électroménagers et de textile chinois -- mais a plaidé pour "une relance de notre relation".
"Nous ne sommes pas seulement un producteur de grains", a-t-elle dit, plaidant pour que la Chine utilise "l'Argentine non seulement comme un partenaire commercial mais aussi comme une plateforme pour réaliser des affaires dans le monde".
"Nous pouvons établir une véritable association stratégique avec bénéfices mutuels", a-t-elle affirmé, appelant à "rompre la logique du client et à entrer dans la logique du partenaire".
Pour Mme Kirchner, son pays, qui a seulement 40 millions d'habitants mais peut en nourrir 500 millions avec des terres cultivables immenses, peut permettre à la Chine d'assurer "sa sécurité alimentaire".
"Nous sommes complémentaires car nous avons une agro-industrie de pointe dans le monde", a-t-elle dit.
Lundi soir, lors d'une rencontre avec la presse argentine, Mme Kirchner avait déjà minimisé le contentieux sur l'huile de soja, jugeant qu'il ne fallait pas "dramatiser" et en faire "une question de vie ou de mort, qui doit être réglée en 24 heures sinon la relation entre la Chine et l'Argentine s'achève".
"C'est absurde", avait-elle lancé.
Après Pékin, où elle rencontrera mercredi le Premier ministre Wen Jiabao, la présidente argentine doit se rendre à Shanghai, la métropole économique et financière.
Sa visite était normalement prévue en janvier, mais elle avait été repoussée en raison d'une crise politico-institutionnelle.