BP grimpe de 6,69% à 389,20 pence à Londres, soutenu par la spéculation autour d'un éventuel rapprochement avec le géant américain Exxon Mobil. Le cours de la compagnie pétrolière britannique est désormais 24% supérieur à celui qui était le sien à son plus bas, le 25 juin. Mais l'action affiche encore une baisse de 42% depuis le 20 avril, jour l'explosion de la plateforme dans le Golfe du Mexique. Selon le "Sunday Times", la société texane aurait reçu l'autorisation de Washington pour éventuellement lancer une offre sur la compagnie britannique.
En outre, BP serait entré en négociations exclusives avec son homologue américain Apache Corporation pour lui vendre jusqu'à 12 milliards de dollars d'actifs, dont sa part dans Prudhoe Bay, en Alaska, le plus grand champ d'Amérique du Nord, a affirmé hier le "Sunday Times".
Selon l'hebdomadaire britannique, la compagnie pétrolière envisagerait également de céder ses 60% dans Pan American Energy, un producteur argentin. Le chinois CNOOC et l'argentin Bridas seraient intéressés par la reprise de cette part d'une valeur de 9 milliards de dollars.
En outre, le groupe pourrait vendre différents autres actifs, notamment ses activités au Venezuela et en Colombie, d'une valeur d'un milliard de dollars, ainsi que celles au Vietnam, d'une valeur proche.
BP cherche à réunir des fonds pour alimenter son fonds de réserve de 20 milliards de dollars promis aux autorités américaines pour assurer le coût du nettoyage et des dédommagements liés à la marée noire qui touche le Golfe du Mexique.
"La rumeur d'un éventuel rachat est un facteur positif pour l'action", a commenté un analyste d'ING cité par Bloomberg. "Si Exxon montre son jeu, cela devrait conduire les autres candidats à se déclarer". "BP est clairement une bonne affaire", ajoute l'analyste. En effet, "la valeur de ces actifs d'environ 90 milliards de dollars est supérieure à sa valeur actuelle".
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Le poids de la Chine sur la scène énergétique mondiale ne cesse de croître. Ainsi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que ce pays va assurer à lui seul près de 40% de la croissance de la demande de pétrole cette année. La Chine représente actuellement environ 10% de la consommation mondiale de pétrole, contre près de 20% pour les Etats-Unis. Sa consommation va s'accroître de 7,6%, pour atteindre un volume de 9,2 millions de barils par jour. En revanche la consommation des pays de l'ocde va demeurer quasiment stable (- 0,1%), en l'absence de vraie reprise économique. L'AIE prévoit que la demande mondiale de pétrole devrait progresser en moyenne de 1,4% par an, soit 1,2 million de barils par jour, jusqu'en 2015, pour atteindre 92 millions de barils par jour. Quant aux prix, ils devraient légèrement augmenter, le prix du baril passant de 76 dollars cette année à 85 dollars en 2015. L'AIE observe une sensible dichotomie dans les domaines du pétrole ou du gaz, entre les pays de l'OCDE et les pays émergents. Ces derniers se caractérisent par une forte croissance en Chine, en Inde et au Moyen-Orient contre une demande faible ou stable, notamment en Europe.