Le verdict rendu par l'OMC, qui a jugé illégales certaines aides européennes versées à Airbus, "ne change rien" pour le programme A350, a assuré samedi le président d'EADS Louis Gallois, maison mère de l'avionneur européen.
M. Gallois a également indiqué qu'il jugeait "probable" un appel de l'Union européenne contre cette décision de l'Organisation mondiale du commerce et s'en est pris à Boeing, l'éternel rival d'Airbus.
"J'ai lu dans un journal britannique (Financial Times, ndlr) très connu que nous étions en train de réexaminer les aides, je veux dire clairement que ce n'est pas le cas. Si le journaliste, qui m'a interrogé a compris cela, ça veut dire qu'on s'est mal compris", a déclare M. Gallois à la presse en marge des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
"Nous devons certainement prendre en compte ce que dit l'OMC mais, pour ce que je sais pour l'instant des conditions des probables aides futures à l'A350, je ne vois aucune raison de changer ça", avait déclaré M. Gallois au FT vendredi.
"Les aides à l'A350 ne sont pas dans le +scope+ (champ) du panel qui a examiné la plainte des Américains", a rappelé samedi M. Gallois.
"Les avances remboursables de l'A350, il a été indiqué explicitement que bien qu'elles ne soient pas dans le +scope+, elles n'étaient pas a priori condamnables, puisque le système des avances remboursables lui-même n'est pas contraire aux règles de l'OMC", a-t-il poursuivi.
En conséquence, "ça ne change rien", a conclu M. Gallois. "Sur l'A350, les Etats ont pris leur décision en prenant en compte tous les éléments, dont ils disposaient il y a plusieurs semaines ou plusieurs mois, je ne pense pas qu'ils vont changer cette décision à la suite des conclusions du panel", a-t-il notamment argué.
"Je suis frappé des commentaires de Boeing, ils n'ont manifestement pas lu le même rapport que moi", a poursuivi le patron d'EADS.
"Ce qui m'intéresse, c'est de savoir quelle sera l'attitude de Boeing le 16 juillet, quand on aura le rapport intérimaire sur la plainte de l'Europe contre les subventions de Boeing", a-t-il ajouté, rappelant que ce premier rapport ne serait toutefois pas public.
"Je serais heureux de savoir si Boeing fera ce jour-là des communiqués de presse aussi victorieux que ceux qu'il a faits à l'occasion du premier rapport (sur Airbus)", a conclu M. Gallois.
L'OMC a estimé mercredi que des décennies d'aides accordées à l'avionneur Airbus par l'Union européenne, étaient illégales, après une plainte de son grand concurrent américain Boeing.
Cette décision portait notamment sur les aides accordées à l'A380.