En baisse de 1,16% à 18,75 francs suisses, ABB surperforme légèrement la Bourse helvétique. Les investisseurs accueillent favorablement la décision du groupe industriel suisse d'abandonner la course au rachat de la société britannique Chloride Group. En effet, ABB a déclaré qu'il ne suivrait pas l'offre de 375 pence par action déposée par l'américain Emerson Electric il y a deux jours. S'il ne remet pas en doute l'intérêt d'une fusion entre ABB et Chloride, le groupe suisse préfère conserver une approche disciplinée lors de l'évaluation des acquisitions potentielles.
Emerson avait déclenché les hostilités en lançant une offre sur Chloride, qui conçoit des systèmes de protection contre les coupures d'électricité ou les pics de tension, de 275 pence par action. Le groupe britannique avait repoussé cette proposition, ayant reçu une surenchère d'ABB de 325 pence. Mais il y a deux jours, Emerson a surenchéri à 375 pence par action, un montant qui valorise l'ensemble de la société à 997 millions de livres sterling.
Mardi, après la contre-attaque Emerson, la maison de courtage Killik se montrait partagée sur les chances d'une éventuelle surenchère d'ABB. Selon le broker cité par AWP, bien que groupe suisse ait une importante trésorerie, "une offre plus élevée ne serait pas dans l'intérêt de ses actionnaires". Cependant, si ABB renonçait à racheter Chloride, il devrait lui verser une petite prime de dédommagement, rappelait-elle.
A Londres, l'action Chloride chute de 4,25% à 369,60 pence. Le titre avait bondi de 11% mardi dans l'espoir d'une contre-offre d'ABB.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Selon Fitch rating, les opérations de fusions-acquisitions devraient revenir en force parmi les groupes de biens d'équipement du fait de l'existence de réserves de liquidités. Au sein des dix groupes du secteur notés par l'agence ces réserves s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros, soit une progression de 50% l'an passé. Des acteurs majeurs tels Schneider ou ABB ont déjà franchi le pas alors que d'autres tels que Siemens ou Legrand ont annoncé leur intention de réaliser des acquisitions en 2010. C'est la structure du secteur qui crée un besoin de rapprochements, permettant aux acteurs de bénéficier de synergies ou d'ouvertures vers de nouveaux marchés, dans un marché marqué par une lente reprise. En outre, les valorisations sont actuellement attractives, à 9,1 fois l'Ebitda au premier trimestre 2010 contre un plus haut de 12,9 fois atteint en 2007. Néanmoins Fitch souligne que, si elles ne sont pas menées prudemment, les opérations de croissance externe pourraient menacer les notations crédit. C'est le risque des acquisitions de grande ampleur.