L'action BP rebondit de 5,69% à 320,15 pence à la Bourse de Londres. Les investisseurs sont soulagés par la trajectoire de la tempête Alex, qui a épargné la zone de la marée noire dans le Golfe du Mexique. Mais les forts vents qu'elle engendre ont compliqué, et même interrompu, le travail de récupération du pétrole. De plus, le marché accueille favorablement la proposition de la compagnie britannique de créer un fonds commun alimenté par toute l'industrie pétrolière pour amortir les coûts de telles catastrophes, selon le "Financial Times Deutschland" paru mercredi.
Le cours du groupe se reprend donc après avoir chuté de plus de 6% vendredi, et être tombé ce jour-là à son plus bas niveau depuis près de 14 ans, à 296 pence, portant la chute de la valeur du groupe depuis le sinistre de la plate-forme Deepwater Horizon à 55%, soit 100 milliards de dollars de capitalisation boursière partie en fumée.
De son côté, le coût de la marée noire augmente progressivement. BP a indiqué lundi avoir dépensé 2,65 milliards de dollars (2,1 milliard d'euros), alors que vendredi, le dépenses avoisinaient les 2,35 milliards.
Pour autant la grande majorité des analystes juge que la chute du cours de Bourse depuis le 20 avril est disproportionnée d'autant que BP a la capacité de régler les coûts liés à la catastrophe.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Le poids de la Chine sur la scène énergétique mondiale ne cesse de croître. Ainsi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que ce pays va assurer à lui seul près de 40% de la croissance de la demande de pétrole cette année. La Chine représente actuellement environ 10% de la consommation mondiale de pétrole, contre près de 20% pour les Etats-Unis. Sa consommation va s'accroître de 7,6%, pour atteindre un volume de 9,2 millions de barils par jour. En revanche la consommation des pays de l'ocde va demeurer quasiment stable (- 0,1%), en l'absence de vraie reprise économique. L'AIE prévoit que la demande mondiale de pétrole devrait progresser en moyenne de 1,4% par an, soit 1,2 million de barils par jour, jusqu'en 2015, pour atteindre 92 millions de barils par jour. Quant aux prix, ils devraient légèrement augmenter, le prix du baril passant de 76 dollars cette année à 85 dollars en 2015. L'AIE observe une sensible dichotomie dans les domaines du pétrole ou du gaz, entre les pays de l'OCDE et les pays émergents. Ces derniers se caractérisent par une forte croissance en Chine, en Inde et au Moyen-Orient contre une demande faible ou stable, notamment en Europe.