Bourbon a connu vendredi l'une des uniques hausses du marché parisien, avec une progression de 0,63%, soutenu par la présentation de son plan stratégique pour la période 2011-2015. Le groupe français de services maritimes va investir 2 milliards de dollars d'ici 5 ans dans la construction de 144 nouveaux navires pour son activité offshore. En revanche, il a vendu, pour 545 millions de dollars, 16 navires vraquiers à l'américain Genco Shipping. Bourbon se focalise donc sur l'offshore où il attend de ces investissements une croissance annuelle moyenne de 17% jusqu'en 2015.
Le spécialiste des services maritimes pour l'offshore pétrolier prévoit la construction de 80 navires de ravitaillement et 64 navires de transport de personnels afin d'opérer, en 2015, une flotte de 600 navires dédiés aux services logistiques des plates-formes et forages pétroliers.
A fin 2009, sa flotte offshore se composait de 357 navires. Depuis 99 ont été commandés dans le cadre de son précédent plan stratégique.
Lors d'une conférence téléphonique, Bourbon a souligné qu'il continuera l'activité Vrac mais dans une proportion moindre et sans disposer de l'apport que constitue une flotte détenue en propriété. Le groupe a également annoncé la vente prochaine de ses activités sucrières au Vietnam.
Outre les cessions d'actifs non stratégiques, le plan sera financé par l'emprunt. Bourbon a ainsi contracté un prêt sur 12 ans auprès de la Export-Import Bank of China pour 400 millions de dollars. En outre, le groupe a modifié les termes de paiement des navires : 75% du prix sera désormais réglé à la livraison.
D'un point de vue financier, le groupe vise notamment pour 2015 sur un ratio Ebitda/chiffre d'affaires de 45% pour l'offshore alors que la ratiod'endettement/fonds propres devrait être maintenu inférieur à 0,5.
Evoquant un plan en tout point positif, CA cheuvreux a confirmé son opinion Surperformance et son objectif de cours de 42 euros sur Bourbon.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les forces de la valeur
- La stratégie de Bourbon, dans le vrac comme pour les services aux compagnies pétrolières, est d'affréter les bateaux dans le cadre de contrats à long terme. Ce qui permet de lisser le chiffre d'affaires.
- La rentabilité d'un navire en propriété est toujours positive.
- Bourbon dispose d'une flotte jeune et donc plus moderne qui lui permet d'être très compétitif auprès des compagnies pétrolières, même quand le secteur est affecté par des surcapacités.
- Le plan stratégique 2015, présenté fin juin à Shanghaî, a été bien accueilli par les investisseurs. Le groupe prévoit d'investir 2 milliards de dollars pour continuer d'accroître et moderniser sa flotte de navires destinés au secteur pétrolier, dont le nombre devrait passer d'environ 360 en fin d'année dernière à 600 en 2015.
- Bourbon a pris le contrôle de sa filiale brésilienne Delba Maritima Navegaçao. Cette opération permet au groupe de consolider ses positions sur le marché Brésilien porteur et de renforcer à l'avenir ses positions commerciales et ses investissements.
Les faiblesses de la valeur
- Le groupe subit la pression à la baisse sur les prix du fait d'un ENVIRONNEMENT pétrolier dégradé. Il est également pénalisé par le retour des surcapacités, notamment dans les navires à forte capacité.
- Dans le vrac, le contexte est toujours difficile à appréhender avec une amélioration des cours du fret mais des décalages dans la livraison de nouveaux navires.
- Comme pour l'ensemble du secteur pétrolier, la valeur va manquer de visibilité en raison notamment des conséquences que pourrait avoir la marée noire dans le golfe du Mexique sur l'activité de Bourbon, que ce soit sur le plan réglementaire ou sur la demande des clients.
Comment suivre la valeur
- Bourbon dépend des cours du fret.
- Le groupe est dépendant également du dynamisme du marché de l'exploration - production pétrolière offshore. Un secteur soumis à l'évolution des cours du baril.
- L'évolution du dollar a de l'influence étant donné que le chiffre d'affaires est en grande partie libellé dans cette devise et les coûts dans d'autres devises.
- A suivre également la réglementation qui pourrait voir le jour suite à la marée noire dans le Golfe du Mexique.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Le poids de la Chine sur la scène énergétique mondiale ne cesse de croître. Ainsi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que ce pays va assurer à lui seul près de 40% de la croissance de la demande de pétrole cette année. La Chine représente actuellement environ 10% de la consommation mondiale de pétrole, contre près de 20% pour les Etats-Unis. Sa consommation va s'accroître de 7,6%, pour atteindre un volume de 9,2 millions de barils par jour. En revanche la consommation des pays de l'ocde va demeurer quasiment stable (- 0,1%), en l'absence de vraie reprise économique. L'AIE prévoit que la demande mondiale de pétrole devrait progresser en moyenne de 1,4% par an, soit 1,2 million de barils par jour, jusqu'en 2015, pour atteindre 92 millions de barils par jour. Quant aux prix, ils devraient légèrement augmenter, le prix du baril passant de 76 dollars cette année à 85 dollars en 2015. L'AIE observe une sensible dichotomie dans les domaines du pétrole ou du gaz, entre les pays de l'OCDE et les pays émergents. Ces derniers se caractérisent par une forte croissance en Chine, en Inde et au Moyen-Orient contre une demande faible ou stable, notamment en Europe.