En hausse de 2,96% à 24,905 euros, Bourbon signe l'une des plus fortes performances du marché parisien, soutenu par la présentation de son plan stratégique pour la période 2011-2015. Le groupe français de services maritimes va investir 2 milliards de dollars d'ici 5 ans dans la construction de 144 nouveaux navires pour son activité offshore. En revanche, il a vendu, pour 545 millions de dollars, 16 navires vraquiers à l'américain Genco Shipping. Bourbon se focalise donc sur l'offshore où il attend de ces investissements une croissance annuelle moyenne de 17% jusqu'en 2015.
Le spécialiste des services maritimes pour l'offshore pétrolier prévoit la construction de 80 navires de ravitaillement et 64 navires de transport de personnels afin d'opérer, en 2015, une flotte de 600 navires dédiés aux services logistiques des plates-formes et forages pétroliers.
A fin 2009, sa flotte offshore se composait de 357 navires. Depuis 99 ont été commandés dans le cadre de son précédent plan stratégique.
Lors d'une conférence téléphonique, Bourbon a souligné qu'il continuera l'activité Vrac mais dans une proportion moindre et sans disposer de l'apport que constitue une flotte détenue en propriété. Le groupe a également annoncé la vente prochaine de ses activités sucrières au Vietnam.
Outre les cessions d'actifs non stratégiques, le plan sera financé par l'emprunt. Bourbon a ainsi contracté un prêt sur 12 ans auprès de la Export-Import Bank of China pour 400 millions de dollars. En outre, le groupe a modifié les termes de paiement des navires : 75% du prix sera désormais réglé à la livraison.
D'un point de vue financier, le groupe vise notamment pour 2015 sur un ratio Ebitda/chiffre d'affaires de 45% pour l'offshore alors que la ratiod'endettement/fonds propres devrait être maintenu inférieur à 0,5.
Evoquant un plan en tout point positif, CA cheuvreux a confirmé son opinion Surperformance et son objectif de cours de 42 euros sur Bourbon.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les forces de la valeur
- Dans un contexte de redémarrage des dépenses mondiales d'Exploration/Production, les dépenses sismiques, situées en amont de la chaîne, devraient bénéficier d'une reprise en cours d'année.
- Avec une flotte recentrée et modernisée, CGG Veritas dispose d'atouts pour bénéficier du prochain cycle haussier et réduire l'écart de profitabilité, entre autres avec PGS.
- CGG Veritas profite de la montée en puissance de nouvelles technologies de sismique, dans lesquelles il a déjà beaucoup investi.
- Le groupe présente une taille critique dans chacun de ses métiers grâce à une politique de croissance externe (Sercel, Exploration Resources, Veritas).
- Le groupe est leader dans les activités terrestres. Les tendances de cette branche restent bonnes avec des contrats moyen terme, d'où une meilleure visibilité.
- Sercel reste la référence dans le domaine des équipements avec une structure de coûts pour l'essentiel flexible. Le récent rapprochement entre ION et BGP ne remet pas en cause l'avance technologique de Sercel.
- La fusion avec Veritas donne au nouveau groupe une forte réactivité opérationnelle, une protection des marges et une flexibilité financière inconcevable avant en bas de cycle. Les leviers sur les résultats seront importants en sortie de crise
Les faiblesses de la valeur
- Premier maillon de la chaîne des services pétroliers, le secteur de la sismique est le plus exposé aux réductions rapides des dépenses des compagnies pétrolières. Il est donc ultra cyclique.
- Le secteur du sismique n'est pas encore concentré, ce qui conduit à d'importantes surcapacités en bas de cycle et de fait intensifie la pression concurrentielle.
- L'ampleur des charges exceptionnelles comptabilisées au quatrième trimestre 2009 devraient peser sur le titre d'autant que celui-ci affiche des multiples de valorisation élevés au sein de son secteur.
Comment suivre la valeur
- Comme toutes les sociétés parapétrolières, le groupe est fortement dépendant de l'investissement des compagnies pétrolières qui doivent investir dans la sismique, dans l'optique du renouvellement de leurs réserves pétrolières.
- Par ailleurs, pour certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services para-pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
- 2009 a été synonyme de baisse du marché de la sismique (-25/30%) et de recentrage de la flotte, 2010 sera l'année de la consolidation et d'une amorce de reprise, 2011 celle d'un nouveau cycle enclenché.
- Le groupe, techniquement opéable avec un flotant supérieur à 80 %, fait plus souvent figure de prédateur potentiel.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Le poids de la Chine sur la scène énergétique mondiale ne cesse de croître. Ainsi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que ce pays va assurer à lui seul près de 40% de la croissance de la demande de pétrole cette année. La Chine représente actuellement environ 10% de la consommation mondiale de pétrole, contre près de 20% pour les Etats-Unis. Sa consommation va s'accroître de 7,6%, pour atteindre un volume de 9,2 millions de barils par jour. En revanche la consommation des pays de l'ocde va demeurer quasiment stable (- 0,1%), en l'absence de vraie reprise économique. L'AIE prévoit que la demande mondiale de pétrole devrait progresser en moyenne de 1,4% par an, soit 1,2 million de barils par jour, jusqu'en 2015, pour atteindre 92 millions de barils par jour. Quant aux prix, ils devraient légèrement augmenter, le prix du baril passant de 76 dollars cette année à 85 dollars en 2015. L'AIE observe une sensible dichotomie dans les domaines du pétrole ou du gaz, entre les pays de l'OCDE et les pays émergents. Ces derniers se caractérisent par une forte croissance en Chine, en Inde et au Moyen-Orient contre une demande faible ou stable, notamment en Europe.