En repli de 1,75% à 11,50 euros, TF1 accuse l'une des plus fortes baisses de l'indice SBF 120, pénalisé par le fiasco des Bleus. La première chaîne va devoir vendre ses spots publicitaires dans le bas de la fourchette de ses prévisions. Hier, l'action a nettement creusé son repli lorsque l'Afrique du Sud a marqué son premier puis son deuxième. La réduction du score française n'a pas amélioré la tendance. TF1 a clôturé en baisse de 3,26%. Depuis la défaite quasi-éliminatoire de l'équipe de France face au Mexique le 17 juin, la capitalisation boursière de la chaîne de TV a fondu de plus de 9%.
TF1 subit ce matin le contrecoup du fiasco de l'équipe nationale. Les matchs sans les Bleus sont moins fédérateurs en termes d'audience. Il est certain qu'aucune des prochaines rencontres ne réunira 57% des parts d'audience comme le France-Uruguay du 11 juin.
La chaîne a payé 120 millions d'euros pour acquérir les droits de retransmission du Mondial. Pour alléger sa facture, elle a revendu 37 des 64 matchs à France Télévision et Canal + pour 33 millions d'euros.
Depuis la défaite contre le Mexique, TF1 ne cesse de rappeler avoir établi ses perspectives de recettes sans les Bleus en huitième de finale. Après avoir profité de l'effet "équipe de France" pour doubler ses spots lorsque les Bleus jouaient, le groupe va devoir se montrer moins gourmand. Cela pourrait se traduire par un écart de recettes d'une petite dizaine de millions d'euros par rapport au scénario optimal, selon des analystes.
Diffuseur exclusif de l'équipe nationale, TF1 compte désormais sur l'arrivée du nouveau sélectionneur Laurent Blanc pour redresser l'image des Bleus et ses audiences. Le prochain match, contre la Norvège en amical, est prévu le 11 août à Oslo. L'effet de curiosité devrait être au rendez-vous.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- TF1 bénéficie de son statut de première chaîne française.
- La priorité est de réduire les coûts à tous les niveaux, et notamment sur la grille de programmes.
- Les activités de diversification (LCI, Eurosport, Internet, production de films...) sont amenées à se développer pour offrir un relais de croissance au groupe.
- TF1 s'est renforcé dans le secteur porteur de la télévision numérique terrestre en rachetant NT1 et TMC.
Les points faibles de la valeur
- Les changements structurels de comportement des téléspectateurs (boom d'Internet, développement de la tnt et des chaînes thématiques...) ont fait reculer les parts d'audience.
-Les incertitudes sur la capacité de la chaîne à stabiliser son audience (passée sous le seuil symbolique des 25% fin 2009) pèsent sur le titre. Une poursuite de l'érosion de l'audience en 2010 entraînerait un nouvel ajustement à la baisse des tarifs publicitaires.
- La rentabilité du groupe est très dépendante de la chaîne TF1 et de ses recettes publicitaires. Or, les annonceurs ont pris l'habitude d'acheter leurs espaces publicitaires à prix bradés. Ils semblent particulièrement réticents à toute hausse de prix et profitent des nombreux volumes disponibles sur le marché.
- Les analystes déplorent le retard du groupe sur Internet, une stratégie timide dans ses diversifications et un manque d'audace dans les choix des programmations.
- La nouvelle direction peine à convaincre. La Bourse souhaite une direction calquée sur le tandem formé par Patrick Le Lay et Etienne Mougeotte, qui avait fait les beaux jours de la Une dans les années 1990.
Comment suivre la valeur
- Comme pour tous ses concurrents, la principale ressource de TF1 provient des recettes publicitaires (près de 60% du chiffre d'affaires). Celles-ci sont liées à la conjoncture économique et plus particulièrement à la consommation des ménages. La période des fêtes de fin d'année étant très importante sur le plan publicitaire.
- Les baromètres de mesure d'audience sont des indicateurs à suivre. Il faut également surveiller l'évolution du coût de la grille de programmes.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Les éditeurs de presse envisagent le livre numérique comme une opportunité unique, susceptible de faire évoluer leur modèle économique. Apple, dont la tablette sera prochainement commercialisée aux Etats-Unis, a pris contact avec plusieurs éditeurs américains. Même si les revenus sont faibles, l'intérêt majeur est l'absence de coûts de fabrication et de distribution des journaux classiques, qui peuvent constituer jusqu'à 70% du prix d'un journal. Contrairement aux éditeurs de livres, qui ont adopté des standards communs pour leurs contenus, les éditeurs de presse n'ont pas encore adopté de standard numérique. Toutefois cinq grands éditeurs de magazine (Time Inc., News Corp., Condé Nast, Hearst et Meredith) ont créé un consortium, en décembre 2009, pour adopter un standard commun et un modèle de partage de revenus pour leurs éditions numériques. La filiale américaine de Lagardère Active, Hachette Filipacchi Media US, pourrait rejoindre cette alliance.