BSkyB bondit de 19,57% à 718 pence à la Bourse de Londres, dopé par la spéculation. News Corporation, le groupe de médias de Rupert Murdoch, a annoncé son intention de racheter les 60,9% de l'opérateur de télévision par satellite britannique BSkyB qu'il ne détient pas encore, pour 700 pence en numéraire, soit 7,8 milliards de livres au total. Mais les administrateurs indépendants de l'opérateur de télévision par satellite britannique ont rejeté cette proposition qu'ils jugent insuffisante.
BSkyB a déjà rejeté jeudi dernier une première offre au prix unitaire de 675 pence, payable en numéraire. Les actionnaires indépendants ont fait savoir qu'ils n'étaient pas prêts à répondre à une offre de rachat à moins de 800 pence par action.
Rupert Murdoch pourrait satisfaire en grande partie à cette exigence. Selon un analyste financier new-yorkais cité par Bloomberg, la prise de contrôle complète de BSkyB par News Corp permettrait à ce dernier de dynamiser ses bénéfices annuels. News Corp a retiré 176 millions de dollars de bénéfice de sa participation BSkyB à l'issue du trimestre clos le 31 mars, contre une perte de 7 millions de dollars un an plus tôt. Le bénéfice opérationnel de la branche satellite du britannique a été soutenu par l'augmentation des abonnements pour la TV en haute définition.
De son côté, BSKYB a tout intérêt à fusionner avec News Corp. Un rapprochement permettrait la réalisation d'importantes économies d'échelle tout en lui offrant une portée géographique plus large. Enfin, selon Barclays Capital, une intégration de BSkyB à News Corp permettrait d'éliminer le rabais qui pèse sur le titre du britannique lié l'existence d'actionnaires indépendants.
Conscient de l'enjeu, BSkyB a d'ailleurs accepté de coopérer avec sa maison-mère afin d'obtenir, en cas de relèvement de l'offre, le feu vert des autorités de la concurrence à la transaction.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Les éditeurs de presse envisagent le livre numérique comme une opportunité unique, susceptible de faire évoluer leur modèle économique. Apple, dont la tablette sera prochainement commercialisée aux Etats-Unis, a pris contact avec plusieurs éditeurs américains. Même si les revenus sont faibles, l'intérêt majeur est l'absence de coûts de fabrication et de distribution des journaux classiques, qui peuvent constituer jusqu'à 70% du prix d'un journal. Contrairement aux éditeurs de livres, qui ont adopté des standards communs pour leurs contenus, les éditeurs de presse n'ont pas encore adopté de standard numérique. Toutefois cinq grands éditeurs de magazine (Time Inc., News Corp., Condé Nast, Hearst et Meredith) ont créé un consortium, en décembre 2009, pour adopter un standard commun et un modèle de partage de revenus pour leurs éditions numériques. La filiale américaine de Lagardère Active, Hachette Filipacchi Media US, pourrait rejoindre cette alliance.