Le géant de l'assurance Axa, affecté par la crise des dettes publiques de la zone euro, pourrait céder ses activités assurance-vie, épargne et retraite au Royaume-Uni au britannique Resolution pour quelque 2,75 milliards de livres (3,3 milliards d'euros), a-t-il annoncé dans un communiqué lundi.
"En réponse aux récentes spéculations de la presse, Axa confirme que des discussions ont été engagées avec Resolution Ltd pour la vente d'une partie de ses activités vie, épargne, retraite au Royaume-Uni", écrit le groupe français.
Ce montant serait payable en numéraire pour 2,25 milliards de livres (environ 2,7 milliards d'euros) et en titres pour 0,5 milliard de livres (environ 0,6 milliard d'euros).
Suite à cette annonce, l'action Axa a enregistré une forte hausse lundi à l'ouverture de la Bourse, avec une progression de 3,20% à 13,53 euros, dans un marché en hausse de 1,03%.
Selon la presse anglaise, Resolution s'apprête à demander à ses actionnaires de participer à une augmentation de capital équivalente au montant de cette opération.
Axa, qui emploie 11.000 personnes au Royaume-Uni, indique qu'il va y conserver ses activités de gestion de fortune, et d'assurance dommages et santé.
Resolution envisage de rapprocher ces activités d'Axa avec celles de l'assureur Friends Provident, qu'il avait racheté pour un peu moins de deux milliards de livres l'an dernier, pour en faire l'un des poids lourds du secteur, explique-t-il dans un document adressé à l'autorité britannique de la concurrence
L'accord avec Axa permettrait en effet à Resolution d'entrer sur le marché de l'épargne-retraite.
A terme, le groupe britannique envisage de rassembler trois ou quatre entreprises dans le secteur de l'assurance d'ici à début 2011 pour vendre le tout vers la fin 2012.
Clive Cowdery, son directeur général, avait déjà monté un premier véhicule d'investissements appelé aussi Resolution et vendu fin 2007 pour près de 5 milliards de livres au groupe Pearl.
Resolution espère la finalisation de l'opération "avant la fin du mois", écrit-il. Les deux groupes préviennent que rien n'est fait pour l'instant et qu'en cas d'accord, la transaction devrait encore obtenir le feu vert des autorités de régulation.
Ces discussions interviennent dans un contexte quelque peu difficile pour Axa.
Comme beaucoup d'assureurs européens, Axa est fragilisé par la crise des déficits publics qui touche la zone euro, la compagnie détenant beaucoup de dettes d'Etat, dont les rendements sûrs et réguliers financent ses prestations, selon le quotidien Les Echos.
Or les investisseurs s'inquiètent des risques de défaut de la Grèce, voire du Portugal, de l'Espagne et de l'Italie. Depuis la mi-avril, Axa a perdu quasiment un quart de sa valeur à la Bourse de Paris.