L'action BP perd 5,72% à 369,15 pence à la Bourse de Londres après avoir cédé jusqu'à 12% en début de séance. Le titre de la compagnie pétrolière est déstabilisé par une rumeur selon laquelle le coût de la marée noire dans le Golfe du Mexique mettrait en péril son existence. Depuis la catastrophe, l'action a perdu plus de 40% et évoluait ce matin sur ses plus bas depuis avril 1997. Dans un communiqué, BP indique ne pas connaître les raisons expliquant l'évolution de son action. « BP fait face à cette situation comme une entreprise solide » a pourtant tenu à indiquer la société.
Cette dernière a ensuite avancé des arguments pour soutenir cette affirmation. BP a ainsi souligné qu'elle générait des cash flow additionnels significatif dans l'ENVIRONNEMENT actuel, que son endettement se trouvait dans le bas de son objectif et que sa base d'actifs était solide et de grande valeur.
« Tous ces éléments nous donnent une capacité et une flexibilité significatives pour faire face au coût lié à l'accident, à la réhabilitation de l'environnement et au paiement des demandes d'indemnisation légitimes », a conclu BP.
Lundi Credit Suisse a revu à la baisse ses estimations pour le coût de la marée noire à la suite du succès enregistré par BP avec son dôme de confinement. Le broker, qui avait annoncé en fin de semaine dernière le chiffre astronomique de 37 milliards de dollars, table désormais sur une fourchette globale de 20 à 28,8 milliards de dollars.
A l'heure actuelle, cette catastrophe a coûté 1,43 milliard de dollars à BP.
Les investisseurs s'inquiètent également de la suspension du versement du dividende alors que l'administration Obama a accentué sa pression sur la compagnie pétrolière.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
fitch ratings souligne que les majors pétrolières européennes seraient fragilisées si le cours du baril de pétrole rechutait. Depuis le mois d'octobre, ce cours évolue entre 70 et 80 dollars. De nombreux analystes estiment que le cours du pétrole pourrait baisser au second trimestre du fait de la fin des plans de relance dans les économies développées, et d'une demande en retrait au printemps. Fitch considère que l'industrie pétrolière européenne doit non seulement affronter une baisse de la demande de produits pétroliers mais aussi des marges de raffinage, tombées à leur plus bas niveau en 15 ans. Toutefois, l'AIE (Agence internationale de l'énergie) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole cette année. Elle devrait croître de 1,8% par rapport à 2009, tirée par les pays émergents comme la Chine, contre 1,7% prévu auparavant. En 2009 cette demande avait enregistré une baisse historique de 1,5%. En 2010, la consommation devrait atteindre 86,5 millions de barils par jour. Dans les pays de l'OCDE, l'AIE prévoit une stagnation de la consommation, après une chute de 4,4% en 2009.