Le directeur général de British Airways (BA) Willie Walsh a refusé son bonus annuel pour la deuxième année de suite, renonçant ainsi à 334.000 livres (404.000 euros) en actions, a annoncé jeudi la compagnie aérienne à l'occasion de la publication du rapport annuel.
Celle-ci vient de sortir d'une coûteuse série de 22 jours de grève du personnel de cabine, après déjà deux ans de pertes.
Le salaire de M. Walsh est par ailleurs resté gelé en 2009/10 au niveau de 2008/09, à 735.000 livres par an. Au titre de la dernière année il n'en a d'ailleurs perçu que 674.000 livres après avoir volontairement renoncé à son salaire mensuel de juillet dernier, pour donner l'exemple au reste du personnel auquel il demandait de faire des efforts dans le même sens. Environ 7.000 autres employés avaient à l'époque accepté volontairement des baisses de salaires.
BA a indiqué par ailleurs que personne dans la compagnie n'allait recevoir de bonus en numéraire pour la seconde année consécutive.
Le directeur général Keith Williams, qui avait aussi renoncé à son salaire de juillet l'an dernier, a pour sa part accepté un bonus en actions de 167.000 livres cette année, en plus de son salaire de 403.000 livres. L'an dernier, il avait également accepté un bonus en actions tout en s'engageant à ne pas les revendre tant qu'il travaillerait pour la compagnie.
Jeudi, les membres du personnel de cabine sont retournés au travail après cinq séries de jours de grève d'une durée totale de 22 jours depuis fin mars, qui ont coûté à BA quelque 150 millions de livres.
Des discussions devraient reprendre prochainement entre la compagnie et son personnel, mais le syndicat Unite a déjà prévenu qu'il était en train d'organiser un nouveau scrutin auprès des hôtesses et stewards en vue de nouvelles grèves.
Le conflit, qui portait initialement sur une réduction du nombre de personnels de cabine, s'est envenimé quand certains grévistes ont été suspendus voire licenciés, la compagnie annonçant par ailleurs qu'elle allait retirer des avantages en nature aux grévistes.
Dans le rapport annuel, M. Walsh "regrette" toute cette situation, notant que "lorsque nous avons eu la chance de pouvoir expliquer nos propositions directement, beaucoup ont compris que notre but était de sécuriser les emplois et de positionner la compagnie de telle sorte qu'elle puisse parvenir à la croissance dont elle a besoin pour survivre à long terme". Sinon, selon lui, elle va "se réduire, se réduire et se réduire encore".
"Notre position est claire: nous avons fait de l'excellent travail avec les syndicats au cours des années mais nous ne pouvons pas les laisser se mettre en travers du progrès nécessaire pour sécuriser l'avenir de notre entreprise", ajoute-t-il.
M. Walsh ajoute qu'il pense que le marché s'améliorera, mais graduellement, ajoutant: "L'essentiel est que nous soyons prêts pour cela. Nous avons déjà réellement changé notre base de coûts, de manière structurelle", a-t-il dit, tout en reconnaissant que "ce n'était pas encore parfait".
Len McCluskey, le vice secrétaire général de BA, a noté "qu'il y aurait eu du tintamarre si M. Walsh avait empoché son bonus cette année. Ses projets pour BA sont devenues synonymes d'intimidation, d'envoi de la clientèle dans les bras des concurrents et de relations sociales empoisonnées, et il dénie à la compagnie un avenir paisible et stable", a-t-il estimé pour sa part.