Alstom a réalisé l'acquisition de la société américaine Amstart. Basé à Houston, au Texas, Amstar est spécialisée dans les revêtements par spray thermique permettant de protéger les surfaces contre la corrosion, l'érosion et l'usure. Amstar a réalisé un chiffre d'affaires de près de 11 millions de dollars en 2009 et emploie environ 50 personnes. Le montant de la transaction n'a pas été communiqué.
«Cette acquisition renforce la position d'Alstom commer leader des services pour le marché de la production d'électricité, déclare Tim Curran, directeur d'Alstom Power aux tats-Unis. La technologie propriétaire de spray d'Amstar et ses matériaux brevetés font partie des technologies les plus avancées du secteur des sprays thermiques. Cette opération va nous permettre d'améliorer les performances des centrales électriques sur leur cycle de vie et de renforcer notre position de leader dans les technologies appliquées au traitement de surfaces».
AOF - EN SAVOIR PLUS
Performances et stratégie
Chiffre d'affaires
Au 31.03.2010 (annuel): 19.650 millions d'euros (+5%)
Au 31.03.2009 (annuel) : 18.739 millions d'euros (+11%)
%)
Résultats
Au 31.03.2010 (annuel):, résultat opérationnel : 1.779 millions d'euros (+16%) ; résultat net : 1.217 millions d'euros (+10%)
Au 31.03.2009 (annuel): résultat opérationnel : 1.536 millions d'euros (+19%) - Résultat net : 1.118 millions d'euros (+29.7%)
Prévisions
Le président du groupe, Patrick Kron, prévoit une reprise progressive de la demande et estime que le niveau des commandes ne devrait pas sensiblement s'améliorer au premier semestre 2010-2011. Par conséquent, la marge opérationnelle du Groupe devrait se réduire et se situer dans une fourchette comprise entre 7% et 8% (contre 9,1% en 2009-2010) sur les deux prochains exercices. Cette prévision suppose néanmoins une bonne exécution des contrats.
Stratégie
Sur l'exercice 2009-2010, les conditions de marché plus difficiles ont conduit Alstom à intensifier ses mesures de réduction de coûts ; ainsi, les dépenses commerciales et administratives sont passées de 7,4% des ventes en mars 2009 à 6,8% en mars 2010.
Les effectifs ont également été ajustés, avec une baisse de 5.000 employés au cours de l'exercice qui s'est faite par des départs naturels, par le non-renouvellement de certains contrats à durée déterminée et par des restructurations sur quelques sites.
En revanche, pour conserver et renforcer son avance technologique et son efficacité industrielle, le Groupe a maintenu ses dépenses de R&D et ses investissements à des niveaux élevés, respectivement à 614 millions d'euros et 470 millions d'euros.
Sur l'exercice 2010-2011, compte tenu des incertitudes économiques, Alstom a l'intention de poursuivre le strict contrôle de ses coûts. Pour accompagner sa stratégie de croissance organique à long terme, le Groupe va maintenir un niveau élevé d'investissements et de dépenses en recherche et développement.
Evènements financiers
Le 20 janvier 2010, Alstom et Schneider Electric ont signé un accord avec Areva portant sur l'acquisition de son activité Transmission & Distribution (T&D). La Commission Européenne a autorisé leur projet conjoint le 26 mars 2010; il doit encore recueillir l'accord des autorités de la concurrence de certains pays et l'avis favorable de la Commission des Participations et des Transferts (CPT) française.
Pour Alstom cette opération offre l'opportunité de récupérer les deux tiers de l'activité d'Areva T&D, la transmission d'électricité (très haute et haute tension), qui complètera ses deux autres activités (Power & Transport).
Alstom conforte sa croissance car les équipements liés à la transmission et la distribution d'électricité bénéficient de belles perspectives à moyen terme.
Par ailleurs, Alstom et Transmashholding (TMH), le principal constructeur ferroviaire russe, ont signé un projet de partenariat stratégique. Alstom va verser au moins 75 millions de dollars (55,5 millions d'euros) pour acquérir 25% de TMH.
Forces et faiblesses de la société
Forces
- En reprenant une partie des activités d'Areva T&D, Alstom se diversifie et peut rivaliser avec Siemens et ABB ;
- En dépit d'un contexte qui reste difficile, le carnet de commandes offre une certaine visibilité : un montant de 15 milliards est à réaliser en 2010-2011.
- La qualité du portefeuille de clients de l'entreprise est excellente : les entreprises publiques et les opérateurs privés de grande taille représentent 80% des clients du Secteur Power et 90% de ceux du Secteur Transport. Ces proportions devraient limiter la sensibilité d'Alstom à des difficultés de paiement et de financement des projets ;
- La situation financière du groupe est très saine avec une trésorerie positive d'un montant net de 2.222 millions d'euros à fin mars 2010 à comparer à 2.051 millions d'euros au 31 mars 2009 ;
- Sur le long terme, le groupe évolue dans un secteur en croissance, dopé par les besoins en infrastructures des pays émergents. Bien que certaines dépenses aient été reportées à court terme, les besoins d'infrastructures restent importants dans le monde.
- Le dividende progresse de 11% à 1,24 euro par action ;
- La valorisation de l'action est modérée avec un PER inférieur à 10.
Faiblesses
- Sur l'exercice 2009-2010, les prises de commandes ont été sévèrement affectées par la récession économique : elles ont baissé de 39 % à 14,9 milliards d'euros, par rapport au niveau particulièrement élevé de l'année précédente. Cette tendance souligne que les effets des retournements économiques se manifestent avec du retard dans les comptes du groupe de transport et d'énergie ;
- Le cash-flow libre a été divisé par huit, à 185 millions d'euros,
- En dépit de son plan de réduction des coûts, Alstom prévoit une baisse de sa rentabilité sur les deux prochains exercices;
- La reprise d'Areva T&D a suscité des réactions négatives car l'Etat, actionnaire majoritaire d'Areva, est supposé avoir privilégié des repreneurs français au détriment de General Electric et Toshiba. De plus, la scission d'Areva T&D, perçue comme un démantèlement, provoque la colère des représentants du personnel d'Areva et de certains politiques.
La valeur et son secteur
Principales activités
Deux secteurs : Equipement de production d'Energie & Equipement de Transport.
Le secteur
Les marchés publics des transports et des infrastructures énergétiques subissent la montée des dettes souveraines dans les économies matures, qui représentent près de 55% des commandes d'Alstom.
Néanmoins le marché du groupe est porteur grâce à deux moteurs de croissance : le renouvellement d'équipements vieillissants dans les pays développés et l'installation de nouvelles unités dans les zones émergentes.
La valeur dans son secteur
Un des leaders mondiaux dans les infrastructures de production d'électricité et de transport ferroviaire. Le groupe doit affronter des géants mondiaux tels qu'ABB et Siemens.
Comment suivre la valeur
- Le cours de l'action pâtit régulièrement du caractère cyclique de l'activité d'équipements destinés à la production d'électricité.
- Le carnet de commandes et le rythme des entrées de commandes permettent de bien cerner les perspectives du groupe.
- Suivre le processus d'approbation concernant l'acquisition d'Areva T&D.
Rémunération des actionnaires
Dernier dividende versé
1,24 euro par action
Taux de distribution des dividendes
29,6%
Taux de croissance du dividende par action
+11%
Rendement
3%
Estimation du prochain dividende par action
1,24 euro en 2010
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
D'après la Fédération des industries mécaniques (FIM), la mécanique française a subi une chute historique de 15% de son chiffre d'affaires, à 98 milliards d'euros, en 2009. Ce secteur, qui emploie 650.000 personnes, a enregistré un recul de 5,5% de ses effectifs. Cette évolution n'est pas spécifique à la France. Elle a touché même le très puissant secteur des biens d'équipement allemand, qui représente un cinquième de la production mondiale. La machine-outil allemande (qui représente 920.000 salariés) a d- affronter un plongeon de 24,8% de ses facturations, à 160,1 milliards d'euros, un niveau inférieur à celui de 2006. Les usines allemandes ont tourné en moyenne à 70% de leur capacité l'an dernier, contre 89% un an auparavant. La branche a perdu 30.000 postes. C'est la pire performance depuis un demi-siècle. Ce secteur, très dépendant de la demande internationale, a pâti d'un retrait de 25,5% de ses exportations. La Chine est devenue le premier client étranger du secteur, avec une augmentation de 4,2% des ventes, à 10,3 milliards d'euros. Elle a ainsi devancé les marchés nord-américains (-30,6%) et français (-27,1%). Les commandes ont, elles, baissé de 38%.