Nicox bondit de 10,16% à 3,534 euros, soutenus par des résultats que le groupe pharmaceutique qualifie de "prometteurs" dans les domaines de l'opthalmogie et du traitement de la douleur. Ces bonnes nouvelles tombent à pic pour la société. Le mois dernier, son titre a lourdement chuté, pénalisé par un avis négatif d'un comité d'experts de l'agence américaine du médicament (FDA) concernant l'homologation aux Etats-Unis du Naproxcinod, un anti-inflammatoire sur lequel Nicox fondait beaucoup d'espoirs.
Hier, le titre Nicox s'était envolé de 20,47%, soutenu par les propos rassurants du président Michele Garufi. Ce dernier s'est dit toujours confiant dans la valeur médicale du Naproxcinod et dans la pertinence des données malgré les récentes déconvenues du produit aux Etats-Unis. En dépit de la hausse enregistrée depuis le début de la semaine, le titre affiche une baisse de 40% depuis le début de l'année.
NicOx a annoncé ce matin avoir présenté des résultats précliniques pour deux nouvelles molécules donneuses d'oxyde nitrique (NCX 434 et NCX 1236) lors de congrès scientifiques récents. Le NCX 434 est un candidat préclinique pour lutter contre l'OEdème Maculaire Diabétique (OMD) en ophtalmologie.
L'étude montre que le NCX 434 permet une meilleure saturation en oxygène du nerf optique que le traitement de référence (triamcinolone) dans un modèle animal. L'autre candidat, le NCX 1236 permettrait de lutter contre la douleur neuropathique et a montré des résultats précliniques supérieurs à ceux du traitement de référence (la gabapentine).
Ces deux molécules sont encore en phase préclinique et nécessiteront de nombreuses années de développement avant d'être commercialisées (si leur efficacité est prouvée chez l'homme), souligne ce matin Aurel. Le NCX 434 et le NCX 1236 sont issues de la même technologie de NicOx et font partie de la classe des composés donneurs d'oxyde nitrique. Toutes les molécules du pipeline de NicOx sont issues de la même technologie : l'adjonction d'une molécule d'oxyde nitrique à une molécule existante.
Le futur de la société reste dépendant de son produit phare, le naproxcinod contre les signes et symptômes de l'arthrose, actuellement en période de revue réglementaire aux USA et en Europe, souligne le broker.
Si la FDA n'est pas convaincue de la sécurité d'emploi du naproxcinod et le manifeste dans sa décision le 24 juillet prochain, la question de la pertinence de cette technologie devra être posée, conclut l'analyste.
Dans cette perspective, il maintient son opinion Vendre et son objectif de cours de 2 euros.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
En 2009 le paysage de la pharmacie mondiale a été complètement reconfiguré à la faveur des diverses acquisitions menées par les géants du secteur. Le français Sanofi-Aventis et le britannique AstraZeneca ne font désormais plus partie des cinq plus grands groupes pharmaceutiques mondiaux, en considérant leur niveau de chiffre d'affaires. Ils se situent respectivement aux sixième et septième rangs du classement. Le leader mondial, l'américain Pfizer (45,4 milliards de ventes), a encore renforcé ses positions grâce à l'acquisition d'un montant de 68 milliards de dollars de Wyeth (22,4 milliards de chiffre d'affaires). Le britannique GlaxoSmithKline n'est plus le second acteur dans le monde mais le cinquième. Il a laissé la place au suisse Roche, après sa fusion avec Genentech. Le groupe bâlois s'est emparé des 44% de l'entreprise californienne de biotechnologies qu'il ne détenait pas encore. Au troisième rang du classement se trouve Merck & Co. avec 45,9 milliards de ventes combinées en incluant celles de Schering-Plough. En quatrième position le suisse Novartis a bien résisté, avec une activité de 44,3 milliards de dollars. Les nouveaux premiers leaders mondiaux affichent des profits similaires. Les quatre des cinq premiers groupes mondiaux ont chacun publié environ 8 milliards de dollars de bénéfice net. Merck & Co. fait même mieux, avec un bond de 64% de son résultat, à 13 milliards, du fait d'éléments exceptionnels, notamment 7,5 milliards de dollars de l'apport de son joint-venture avec Schering-Plough.