Les crédits au secteur privé dans la zone euro ont augmenté de 0,1% en avril sur un an, mettant un terme à une longue série de replis consécutifs, selon des chiffres provisoires annoncés lundi par la Banque centrale européenne.
En mars, ils avaient reculé de 0,2%. Leur "retour en territoire positif après sept mois de baisse" est "encourageant", a réagi Loredana Federico, économiste chez UniCredit.
Il est propre à atténuer les craintes de pénurie du crédit, préjudiciables à la reprise économique en cours dans les seize pays de la monnaie unique.
Les crédits aux particuliers, dans l'immobilier surtout, ont continué à progresser. En revanche, ceux aux entreprises ont encore baissé.
Dans les mois à venir, les ménages devraient profiter d'un assouplissement en cours des conditions proposées par les banques pour continuer à emprunter, même si cela "devrait rester limité étant donné la détérioration du marché de l'emploi", juge Cédric Thellier de Natixis.
Les entreprises de leur côté ne sont pas prêtes de recourir à l'emprunt pour investir étant donné la sous-utilisation actuelle de l'outil de production, soulignent les experts.
Globalement, la BCE devrait au vu des chiffres de ce lundi confirmer son verdict: il n'y a pas de pénurie, la faiblesse actuelle de l'activité de crédit est liée essentiellement à la modestie de la demande, estime Michael Schubert de Commerzbank.
La masse monétaire M3, indicateur avancé d'inflation, a de son côté reculé de 0,1% sur un an, comme en mars, a également indiqué la BCE. Les économistes s'attendaient à un repli plus prononcé, selon le consensus publié par l'agence Dow Jones Newswires.
Son évolution négative tend à montrer que la zone euro n'est pas menacée par un emballement des prix.
L'institution devrait donc garder "encore très longtemps ses taux à un très bas niveau", ajoute l'économiste de la Commerzbank. Le principal taux de refinancement est fixé à un plus bas historique de 1% depuis plus d'un an.