Faurecia a bondi de 11% à 12,31 euros hier grâce aux propos encourageants de son P-DG Yann Delabrière sur ses perspectives lors de l'assemblée générale annuelle. « Il est certain que nous serons significativement au-delà de notre prévision de début d'année, qui était à 4% pour l'ensemble de l'exercice », a-t-il assuré après avoir confirmé que les ventes rebondiront de l'ordre de 30% sur l'ensemble du premier trimestre, contre 15% attendu initialement.
Pour autant, Faurecia n'a formulé aucune prévision chiffrée sur ses perspectives, attendant le début du second semestre pour voir les tendances de marché en Europe. Les mesures de soutien à l'industrie automobile type prime à la casse doivent plus ou moins disparaître dans les différents pays d'Europe en cours d'année.
Faurecia mise essentiellement sur les pays émergents et l'Amérique du Nord pour soutenir sa croissance, ainsi que sur les activités de l'américain Emcon et les actifs allemands de Plastal, récemment acquis.
Le groupe devrait donner de nouvelles prévisions chiffrées pour l'ensemble de l'exercice le 22 juillet, date de publication de ses résultats semestriels.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe bénéficie d'un portefeuille de clients relativement équilibré.
- Le groupe détient des positions très fortes dans les cockpits, les portes et les échappements. Il est également bien positionné sur l'équipement des modèles récents de véhicules.
- La valeur pourrait changer de statut boursier : en perte depuis 2005 à cause de restructurations à répétition, l'équipementier automobile est enfin en ordre de marche. L'année 2010 pourrait marquer le retour aux profits.
- Le retour aux acquisitions, après des années d'immobilisme, atteste les ambitions retrouvées de Faurecia. Le groupe a récemment réalisé deux acquisitions majeures : l'Américain Emcon Technologies, qui lui permet de devenir leader des technologies de contrôle des émissions de CO2, un segment à forte valeur ajoutée, et les actifs allemands du suédois Plastal dans le domaine de l'extérieur véhicules (blocs avant, pare-chocs...) .
- Sa politique de R&D lui permet de concevoir et de mettre à la disposition des constructeurs des innovations différenciantes attendues par les clients finaux.
Les points faibles de la valeur
- La lourde dette du groupe (4,6 fois les fonds propres) reste son talon d'achille.
- Faurecia fabrique des produits moins sophistiqués (sièges, planches de bord, portes...) que d'autres équipementiers et subit par conséquent une pression plus forte sur les prix de la part des constructeurs.
Comment suivre la valeur
- L'équipementier automobile, à l'image de ses concurrents, dépend entièrement des commandes des constructeurs, qui sont de surcroît de plus en plus exigeants.
- Le nombre d'immatriculations de véhicules neufs est un bon indicateur de tendance.
- Le retour durable aux bénéfices est possible si la reprise des volumes est au rendez-vous.
- Le marché spécule régulièrement sur un retrait de la cote ou une revente de la participation de PSA. L'acquisition d'Emcon va diluer la participation du constructeur de 71% à 54%, ce que certains interprètent comme le début de son désengagement.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobile - Equipementiers
La concentration du secteur est en marche : Faurecia a repris l'américain Emcon Technologies (échappement) et il négocie l'acquisition des usines allemandes du plasturgiste Plastal. Les acteurs prévoient un redémarrage du marché en 2010. L'allemand Continental estime que son chiffre d'affaires devrait progresser de 5% au moins en 2010 (contre -17% l'an passé) et que son résultat d'exploitation devrait bénéficier d'une nette progression. Son compatriote Bosch vise une progression d'au moins 10% de son chiffre d'affaires dans l'automobile, son principal secteur d'activité, et un résultat légèrement positif cette année. Valeo vise en 2010 un taux de marge opérationnelle proche du double de celui enregistré en 2009 (1,8%). Il mise beaucoup sur la reprise en Amérique du Nord et sur une nouvelle amélioration en Asie. Quant à Faurecia, il compte renouer avec les bénéfices cette année grâce aux pays émergents. Néanmoins, en France, les réductions d'effectifs devraient se poursuivre, après la disparition de 35.000 emplois en 2009. La filière pourrait encore réduire ses effectifs de 40.000 à 50.000 personnes dans les deux années à venir.