Teleperformance (- 4,17% à 22,075 euros) affiche l'une des rares baisses du compartiment A du marché SRD. Le spécialiste des centres d'appel a déçu les investisseurs en révisant à la baisse ses ambitions de marge opérationnelle (EBITA) 2010 qui est désormais attendue stable à 8,5%. Il s'attendait auparavant à ce qu'elle progresse pour atteindre entre 9% et 9,5%. Cette amélioration de la rentabilité était notamment liée au redressement de l'activité en France où Teleperformance a essuyé une perte opérationnelle de 36 millions d'euros l'année dernière.
Dans son communiqué publié ce matin, le groupe n'a fourni aucune explication concernant la révision en baisse de cet objectif.
En revanche, Teleperformance a maintenu sa prévision d'une croissance de l'activité comprise entre 6 et 9% à données publiées et comprise entre 0% et 3%, à données comparables.
« Teleperformance a pour objectif, dans le panorama concurrentiel actuel, de continuer à assurer le leadership mondial sur son marché et retrouver en 2011, quand la situation de TP France devrait se normaliser, ses taux historiques d'EBITA compris entre 9 et 10 % », a ajouté le groupe.
Gilbert Dupont, qui s'attendait à ce que cette révision en baisse de la marge opérationnelle pèse sur le titre, a réduit ses prévisions. Le broker vise désormais une marge de 8,5% en 2010 et de 9,5% en 2011 contre respectivement 9,3% et 9,8% auparavant. L'analyste reste cependant l'achat car les atouts fondamentaux du groupe sont intacts. L'objectif de cours été réduit de 31,2 euros à 28,50 euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Teleperformance a ravi la place de numéro un mondial à l'américain Convergys.
- La stratégie de Teleperformance vise à s'implanter sur les marchés à fort potentiel de croissance et se renforcer sur les solutions offshore à destination de la clientèle américaine ou européenne, avec des postes de téléopérateurs positionnés dans des pays à coût salarial moins élevé.
- Pour maintenir ou améliorer sa rentabilité, Teleperformance axe son développement sur des métieurs à forte valeur ajoutée comme l'assistance technique et le recouvrement de créances.
- Sa clientèle est diversifiée, ce qui lui confère une moindre dépendance à l'égard de ses clients.
- Teleperformance jouit d'une excellente couverture géographique.
- Téléperformance a les moyens financiers d'être un acteur dans la consolidation du secteur des centres de contact, marché qui reste très atomisé.
Les points faibles de la valeur
- La société réalise 24 % de ses facturations grâce aux appels sortants. Or ceux-ci constituent un investissement souvent revu en baisse en cas de conjoncture difficile.
- En tant que sous-traitant de la gestion des relations clients des entreprises, les menaces de pression sur les prix sont réelles en période de ralentissement économique. Téléperformance subit également l'attentisme des entreprises en matière de décision stratégique, comme pour l'externalisation de leur relation client.
- Teleperformance est confronté à une restructuration difficile de son activité en France. Ce dossier occulte les bons fondamentaux de la société.
- Le groupe doit faire face à la concurrence des sociétés des pays émergents.
Comment suivre la valeur
- Pour les groupes de centres d'appels, dont la principale charge est la masse salariale, les délocalisations dans des pays où les coûts salariaux sont plus faibles constituent un levier d'amélioration de la rentabilité.
- Compte tenu de sa forte exposition au marché américain (près de 40% du chiffre d'affaires), le groupe est sensible aux variations du dollar.
- Teleperformance fait figure de prédateur dans le secteur encore atomisé des centres d'appels.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Publicité
Les intervenants estiment que la reprise n'est pas pour tout de suite. L'agence ZenithOptimedia a encore dégradé ses prévisions et estime que le marché publicitaire mondial devrait chuter de 10,2% cette année. Elle prévoyait auparavant une légère reprise du marché, marquée par une faible croissance de 0,9% des dépenses. Quant au géant publicitaire, Omnicom, il considère que le marché devrait seulement se redresser fin 2010. Il s'attend à ce que beaucoup d'annonceurs augmentent au moins modestement leurs dépenses au second semestre. Si, avec la crise, la croissance des recettes publicitaires sur internet a ralenti en 2009, les spécialistes prévoient une augmentation de 8% cette année. La publicité sur Internet continue donc de séduire toujours plus d'annonceurs et pourrait encore se renforcer face aux autres médias. C'est le dynamisme des moteurs de recherche, qui vendent des mots-clés aux annonceurs pour les faire apparaître en premier dans les réponses fournies aux internautes, qui soutiennent ce créneau. En 2009, cette activité, largement dominée par Google, a généré 880 millions d'euros de recettes en France, en hausse de 10%.