Le fournisseur d'électricité britannique National Grid dévisse de 6,61% à 579 pence pour signer la plus mauvaise performance de la Bourse de Londres. Le groupe, qui gère notamment le réseau de distribution d'électricité d'Angleterre et du Pays de Galles, est pénalisé par l'annonce d'une augmentation de capital de 3,2 milliards de livres (4,6 milliards de dollars) destinée à financer l'augmentation de ses investissements et à conserver sa notation de crédit. La forte baisse du titre s'explique par le prix des nouvelles actions : 335 pence, soit une décote de 44% par rapport au cours d'hier.
"De nombreux investisseurs vont se sentir floués par le management, qui, avec consistance et véhémence, a rejeté l'hypothèse d'une augmentation de capital", a déclaré Angelos Anastasiou, analyste chez Ambrian Capital cité par le site internet du "Guardian".
L'analyste était à la Vente sur le titre en raison des besoins de financement du groupe et des incertitudes tarifaires en Grande-Bretagne. Pour autant, le calendrier minutage de l'augmentation de capital a surpris Angelos Anastasiou.
Si le broker ne remet pas en cause le bien fondé des investissements prévus par le groupe, il s'inquiète de la pérennité du dividende après 2012.
National Grid, qui a également dévoilé un bénéfice net annuel en hausse de 12% à 1,97 milliard de livres et un dividende en hausse de 8% à 38,49 pence, prévoit d'investir 22 milliards de livres durant les cinq prochaines années au Royaume-Uni.
Cet effort est nécessaire pour moderniser le réseau de distribution et connecter de nouvelles centrales alors qu'environ 25% des capacités de production du groupe seront fermées dans les cinq ans.
Avec la raréfaction des réserves naturelles de gaz de la Mer du Nord, l'amélioration de NOS installations est essentiel, a déclaré le P-DG, Steve Holliday.
(P-J.L)
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Le traditionnel Observatoire européen des marchés de l'énergie, établi fin d'année 2009 par Capgemini et ses partenaires, souligne que les « utilities » sortent fragilisés de la crise économique et financière. Selon l'étude la crise a provoqué une baisse mondiale historique des consommations d'électricité et de gaz, estimées respectivement à 3,5% et 3% pour 2009. Si la baisse de la consommation d'énergie a une conséquence positive, avec une diminution des émissions de Co2, elle a des retombées préoccupantes pour les acteurs. Ces derniers ont mis en place des plans d'économies, qui prévoient notamment un recul de leurs investissements. Or, en 2008, l'Union européenne avait estimé que 1.600 milliards d'euros d'investissements étaient nécessaires pour rénover et accroître la capacité de production des réseaux d'électricité et de gaz de l'Union Européenne jusqu'en 2030. S'ils ne sont pas réalisés, cela ne fera qu'accroître la dépendance énergétique de l'Europe. L'Observatoire souligne la nécessité pour les utilities de revoir leur modèle économique, pour qu'ils maîtrisent davantage leur consommation d'énergie et réduisent ainsi leur dépendance.