Rexel a réalisé un résultat net part du groupe de 29,2 millions d'euros au premier trimestre, à comparer avec 0,9 million d'euros un an plus tôt. L'Ebita ajusté et à données comparables a atteint 101,8 millions d'euros, en progression de 14,1%. Il a représenté 3,8% des ventes, soit une progression de 70 points de base. « La rentabilité s'est significativement améliorée par rapport à l'an dernier grâce à une hausse du taux de marge brute et à une structure de coût optimisée », a expliqué Jean-Charles Pauze, Président du directoire de Rexel.
Le chiffre d'affaires s'est élevé à 2,698 milliards d'euros, en baisse de 5,7% en données comparables et à nombre de jours constant.
« Cela représente une amélioration marquée en comparaison de la décroissance à deux chiffres enregistrée chaque trimestre en 2009, avec une baisse de 17,2% sur l'ensemble de l'année dernière », a précisé le groupe. « Bien que le niveau d'activité reste bas, l'évolution des ventes s'est améliorée au cours du trimestre et certains pays ont renoué avec la croissance », a-t-il ajouté.
En matière de perspectives, le distributeur de matériel électrique indique que ses performances au 1er trimestre ainsi que les signes encourageants sur ses marchés renforcent sa confiance dans l'atteinte de ses objectifs pour l'année 2010. Le groupe anticipe une érosion des ventes limitée (" low single-digit ") en données comparables et à nombre de jours constant, une amélioration de la marge d'Ebita ajusté par rapport au niveau de 4% atteint en 2009 et un flux net de trésorerie disponible avant intérêts et impôts autour de 400 millions d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ebita : Résultat avant frais financier et impôts.
Les points forts de la valeur
- L'acquisition d'Hagemeyer permet au groupe de renforcer son leadership mondial grâce à l'élargissement de sa présence européenne (55% des ventes).
- Rexel se concentre sur l'optimisation de la structure financière et la génération de cash-flows pour faire face à un ENVIRONNEMENT incertain.
- Rexel a mis en place des relais de croissance sur trois segments : les économies d'énergie, les énergies renouvelables et les projets internationaux dans les secteurs du gaz et du pétrole. Sur ces trois segments, Rexel entend porter son chiffre d'affaires d'environ 200 millions d'euros en 2009 à 600 millions en 2012.
- Rexel va également poursuivre le développement de ses ventes internet. L'e-commerce gagne environ 1,5 point par an en pourcentage du chiffre d'affaires. A partir de 10% du chiffre d'affaires, le commerce en ligne ouvre la voie à une amélioration de la productivité. Sa part est estimée à 12% pour 2009.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe a un mix géographique jugé défavorable avec une forte exposition à l'Europe (55% du chiffre d'affaires) et une faible présence dans les pays émergents.
- Rexel est une valeur cyclique. Elle est très exposée au ralentissement des marchés de la construction.
- Rexel est pénalisé par toute chute des cours du cuivre : les câbles représentent 18% du chiffre d'affaires. Ils sont composés à 58% de cuivre. Tout repli de 500 dollars de la tonne de cuivre a un impact d'environ 15 millions d'euros sur le résultat opérationnel ajusté
- Pour optimiser sa structure financière, Rexel a suspendu la distribution d'un dividende.
Comment suivre la valeur
- L'acquisition d'Hagemeyer devrait créer d'importantes synergies, évaluées à 50 millions d'euros à l'HORIZON 2011. 25 millions sur les 30 prévus pour 2009 sont déjà sécurisés.
- Réalisant un tiers de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis, Rexel est dépendant du marché américain de la construction et de l'évolution du dollar.
- On s'intéressera également aux tendances à long terme de l'industrie et aux investissements de production d'électricité.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution spécialisée
Selon le bilan annuel établi par la Fevad, fédération représentant les entreprises de vente à distance et de commerce électronique, les achats réalisés sur les sites internet en France ont totalisé 25 milliards d'euros l'an passé. Ils ont progressé de 26% par rapport à 2008 et ont été multipliés par 35 en dix ans. Ils représentent désormais plus de 4% du marché du commerce de détail (hors alimentaire et pharmacie). Selon la Fevad, ce canal de distribution devrait bénéficier d'une nouvelle croissance en 2010, de l'ordre de 20%. Son chiffre d'affaires devrait avoisiner les 30 milliards d'euros. C'est à la fois l'essor du nombre de « cyberacheteurs », qui a bondi de 2,1 millions en 2009, et le développement des sites marchands qui favorisent le développement des ventes sur Internet. 64.100 sites sont recensés, parmi lesquels 17.000 sont nouvellement créés. Cette évolution n'est pas particulière à la France. Le cabinet Forrester prévoit que le commerce en ligne devrait bénéficier d'ici à 2014 d'une croissance annuelle de 11% en Europe de l'Ouest et de 10% aux Etats-Unis.
Biens d'équipement
D'après la Fédération des industries mécaniques (FIM), la mécanique française a subi une chute historique de 15% de son chiffre d'affaires, à 98 milliards d'euros, en 2009. Ce secteur, qui emploie 650.000 personnes, a enregistré un recul de 5,5% de ses effectifs. Cette évolution n'est pas spécifique à la France. Elle a touché même le très puissant secteur des biens d'équipement allemand, qui représente un cinquième de la production mondiale. La machine-outil allemande (qui représente 920.000 salariés) a d- affronter un plongeon de 24,8% de ses facturations, à 160,1 milliards d'euros, un niveau inférieur à celui de 2006. Les usines allemandes ont tourné en moyenne à 70% de leur capacité l'an dernier, contre 89% un an auparavant. La branche a perdu 30.000 postes. C'est la pire performance depuis un demi-siècle. Ce secteur, très dépendant de la demande internationale, a pâti d'un retrait de 25,5% de ses exportations. La Chine est devenue le premier client étranger du secteur, avec une augmentation de 4,2% des ventes, à 10,3 milliards d'euros. Elle a ainsi devancé les marchés nord-américains (-30,6%) et français (-27,1%). Les commandes ont, elles, baissé de 38%.