En hausse de 6,06% à 31,93 euros, Arkema affiche la plus forte performance du srd après la publication de résultats trimestriels solides et des perspectives favorables. En mars dernier, les investisseurs s'étaient montrés déçus par la prévision du groupe d'"une hausse significative" de son Ebitda 2010. Porté par un ENVIRONNEMENT économique plus favorable qu'attendu, notamment en Asie, Arkema a rectifié le tir. Il table désormais un Ebitda 2010 en hausse "très significative", soutenu par l'amélioration de la conjoncture mais aussi par les réductions de coûts liées à son plan de restructuration.
Sur les trois premiers mois de l'année, Arkema a réalisé un bénéfice net de 40 millions d'euros contre une perte nette de 35 millions un an plus tôt. L'Ebitda a atteint 137 millions d'euros, contre 57 millions au premier trimestre 2009. Le chiffre d'affaires a bondi de 19,8% à 1,308 milliard.
«L'année 2010 a bien démarré pour Arkema dans un environnement économique beaucoup plus favorable. L'Asie notamment voit ses ventes augmenter de 35% par rapport au premier trimestre 2009, reflétant notre politique d'investissement dans la région depuis 2006», a souligné le PDG d'Arkema, Thierry Le Hénaff.
Dans cette perspective, l'ex-filiale de Total anticipe un Ebidta en hausse «très significative par rapport à 2009 tout en maintenant sa vigilance sur l'évolution des conditions de marché qui restent volatiles».
La direction envisage également des acquisitions cette année, surtout en Asie. La priorité sera aussi donnée aux «développements de polymères de haute performance». Le groupe veut réduire la part de son chiffre d'affaires en Europe à 41% dans les cinq ans à venir contre 57% en 2005. La part des ventes en Asie devrait passer de 13% à 22% à cette échéance. En 2010, les compressions de coûts devraient s'élever à 90 millions d'euros.
Au diapason du marché, CA Cheuvreux a salué une publication très forte, supérieure à ses attentes. Selon le broker, cette performance prouve que le thème de la restructuration et du redressement du groupe est intact. En conséquence de quoi, il a confirmé son opinion Surperformance sur le titre.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- L'ancienne branche chimie de Total a remodelé son profil en profondeur depuis son introduction en Bourse en 2006.
- Arkema a mis l'accent sur la restauration de sa rentabilité en misant sur les produits de très haute performance, l'innovation et la productivité.
- Touché de plein fouet par la crise, le groupe a mis l'accent sur la préservation de sa situation financière. Le programme de réduction de coûts a été accéléré. Son taux d'endettement net est de seulement 20 %, ce qui est rare dans le secteur.
- Arkema n'exclut pas à moyen terme des opérations de croissance externe « très ciblées et consolidantes », selon ses termes.
Les points faibles de la valeur
- La forte dépendance d'Arkema aux zones géographiques à faible potentiel de croissance (Europe et Amérique du nord), sa présence toujours limitée dans les pays émergents (moins de 20% du chiffre d'affaires, contre 30% en moyenne pour ses concurrents) et sa forte exposition aux produits Vinyliques en Europe où les conditions de marché restent très difficiles, incitent nombre d'analystes à privilégier d'autres valeurs du secteur.
- La reprise de l'activité du groupe dépend de la vigueur de la reprise économique mondiale. La crise a déjà obligé le groupe à décaler d'un an son objectif de 12 % de marge brute d'exploitation à l'HORIZON 2011.
Comment suivre la valeur
- Arkema est une valeur cyclique. Elle est particulièrement sensible à la conjoncture économique et à l'évolution des coûts des matières premières.
- C'est également une valeur de restructuration. Elle pourrait aussi faire l'objet de spéculation avec la reprise du cycle des Fusions & Acquisitions.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Chimie
La chimie est la première industrie consommatrice de produits énergétiques en France en constituant 41% des besoins totaux de l'industrie nationale. Le pétrole et le gaz représentent environ 70% du coût total des matières premières pour les entreprises chimiques françaises. L'industrie chimique en France est le second producteur européen et le cinquième producteur mondial. Avec un chiffre d'affaires de 85,8 milliards d'euros en 2008 et 182.140 salariés, elle est un des tout premiers secteurs industriels en France.