Wall Street applaudit les résultats trimestriels de JP Morgan : le titre progresse de 2,53% à 47,02 dollars, soit l'une des plus fortes hausses de l'indice Dow Jones aujourd'hui. La banque américaine a en effet dévoilé des résultats largement supérieurs aux attentes au premier trimestre grâce notamment à la performance de son activité de banque d'investissement. Les chiffres meilleurs que prévu publiés par JP Morgan - le premier établissement à communiquer ses résultats - contribuent à apaiser les craintes des investisseurs concernant le secteur.
Sur les trois premiers mois de l'année, la banque new yorkaise a réalisé un bénéfice net en hausse de 54% à 3,3 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros), soit 74 cents par action.
L'établissement a ainsi dépassé le consensus Thomson Reuters de 10 cents par action. Au premier trimestre 2009, JPMorgan avait dévoilé un bénéfice de 2,1 milliards de dollars, soit 40 cents par action. Le produit net bancaire a de son côté progressé de 5% à 28,17 milliards de dollars.
C'est tout particulièrement la banque d'investissement qui a tiré vers le haut les résultats de la banque : cette division a vu son bénéfice net progresser de 54% à 2,47 milliards dollars grâce en particulier à ses activités obligataires.
La banque a provisionné 3,7 milliards de dollars en vue de futures pertes, soit 144 millions de dollars de moins qu'au premier trimestre 2009.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Dans l'attente d'un nouveau cadre réglementaire, qui pourrait ralentir le développement de la banque d'investissement sous de nouvelles règles prudentielles plus exigeantes en fonds propres, les banques adoptent une attitude prudente. Les plus solides se concentrent sur le renforcement de leurs fondamentaux et l'absorption de leurs acquisitions récentes. Les plus fragiles, comme le franco-belge Dexia, le britanniques RBS ou l'allemand Commerzbank, tentent de faire face et de prouver leur viabilité. Plusieurs éléments de fragilité demeurent. Premièrement, les créances douteuses pénalisent la qualité du bilan de ces acteurs, comme le souligne le Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier estime que, à fin 2009, les banques n'ont comptabilisé que 40% des dépréciations. Avec une reprise qui prend du temps, de nouvelles défaillances d'entreprises pourraient alourdir le portefeuille de créances douteuses. De plus, l'agence de notation fitch ratings considère que l'évolution du marché immobilier reste une menace pour les banques, particulièrement au Royaume-Uni et en Irlande.