Atos Origin (+ 2,99% à 38,90 euros) figure en bonne place au sein d'un palmarès des hausses du SRD dominé par les valeurs technologiques, bons résultats d'Intel oblige. De la publication du chiffre d'affaires de la SSII, les analystes relèvent en particulier le niveau élevé des prises de commandes qui est de bon augure pour l'activité pour le reste de l'année. « Notre niveau de prise de commandes du premier trimestre sécurise l'hypothèse qu'on a pris sur le second semestre, qui est une légère croissance sur le second semestre », a déclaré le directeur financier, selon Reuters.
Sur les trois premiers mois de l'année, la SSII a enregistré une croissance organique négative, -5,5%, et un chiffre d'affaires de 1,231 milliard d'euros. Cette performance est en ligne avec les attentes des analystes.
Sur cette période, les prises de commandes ont progressé de 17% à 1,577 milliard d'euros, représentant un ratio de prises de commandes sur facturations de 128%. Ce ratio s'élevait à 104% au premier trimestre 2009 et à 100% au 31 décembre 2009.
Pour CM-CIC Securities, le niveau des prises de commandes semble confirmer une reprise progressive du secteur. Oddo souligne pour sa part le niveau « particulièrement élevé » du ratio prises de commandes sur facturations des activités cycliques car il est le plus prédictif du chiffre d'affaires futur. Il est ainsi ressorti à 139% dans le Conseil et à 130% dans l'Intégration de systèmes. Ces activités sont plutôt autour de 100 en période longue, fait remarquer l'analyste.
C'est donc sans surprise qu'Atos a confirmé ses objectifs annuels. Le groupe présidé par Thierry Breton anticipe une progression de sa marge opérationnelle de 50 à 100 points de base et une légère décroissance organique de son activité en raison de la faillite de son client Arcandor. La baisse sera cependant inférieure à celle de 2009 où elle avait atteint 3,7%.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Book-to-bill (ratio) : Utilisé dans le secteur des semi-conducteurs, le ratio book-to-bill est égal aux nouvelles commandes sur les facturations. Un ratio inférieur à 1 porte au pessimisme car la demande est inférieure à l'offre.
Les points forts de la valeur
- Le groupe présente un profil plus défensif que nombre de valeurs du secteur compte tenu de l'importante proportion (environ 60%) de revenus récurrents dans son chiffre d'affaires (infogérance).
- La nouvelle direction a lancé un plan de restauration de la rentabilité à court terme et de génération de trésorerie avec de nombreuses réductions de coûts.
Les points faibles de la valeur
- L'activité conseil de la SSII n'a pas la taille critique.
- La SSII ne dispose pas d'une présence offshore (délocalisation dans les pays à bas coûts) suffisante comparée à celle de ses concurrents.
- Plus généralement, Atos Origin, comme l'ensemble des sociétés du secteur, est confrontée à un ENVIRONNEMENT difficile marqué par une pression persistante sur les prix.
- Les retombées de la politique de forte réduction des coûts dans l'activité services informatiques dépendront de l'ampleur de la reprise en 2010.
- Le bien-fondé du périmètre des activités d'Atos, bâti à coups d'acquisition, fait toujours débat.
- Les dirigeants ne semblent toujours pas disposés à renouer avec la distribution de dividendes.
Comment suivre la valeur
- Il est important de surveiller de près l'évolution de la politique d'investissement des grands clients afin d'appréhender la tendance du marché.
- Plus généralement, dans une SSII, l'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants.
- Un renforcement de la filiale Atos Worldwild, spécialisée dans les paiements électroniques, par croissance externe, serait bien accueillie par le marché.
- Le dossier reste spéculatif. Le marché s'interroge régulièrement sur une éventuelle réduction de la participation de 22,6% du fonds d'investissement PAI Partners au capital de la SSII.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
L'association professionnelle indienne, Nasscom, estime que sur l'année fiscale 2009-2010 (achevée fin mars), le chiffre d'affaires réalisé à l'export par les SSII locales devrait progresser de 5,5% pour quasiment atteindre 50 milliards de dollars. Pour l'exercice 2010-2011, elles devraient bénéficier d'une progression de 13% à 15% du chiffre d'affaires à l'exportation. L'activité sur le marché domestique devrait également bien se comporter, avec une augmentation prévue entre 15% et 17%, pour un chiffre d'affaires d'environ 16 milliards de dollars. Dans ce contexte, le secteur indien de la high-tech va continuer à embaucher massivement. Après avoir créé 90.000 nouveaux postes en 2009-2010, les recrutements devraient atteindre au moins 150.000 sur 2010-2011. Le secteur bénéficie des efforts du gouvernement, en particulier du projet d'attribution d'un numéro d'identification unique à tous les citoyens pour utiliser les nouvelles technologies.