Avec une hausse de 3,51% à 18,30 francs suisses, UBS surperforme le secteur bancaire européen. L'indice DJStoxx correspondant s'accorde de son côté 1,35% dans le même temps. La banque suisse a créé la surprise en publiant des anticipations supérieures aux attentes concernant ses résultats trimestriels. UBS a ainsi déclaré tabler sur un résultat avant impôts d'au moins 2,5 milliards de francs suisses (1,7 milliard d'euros) au premier trimestre. A titre de comparaison, l'établissement avait dégagé un bénéfice de 1,2 milliard de francs suisses (817 millions d'euros) au quatrième trimestre 2009.
UBS a précisé que les sorties nettes d'argent frais se sont révélées «nettement plus faibles» sur les trois derniers mois que lors du dernier trimestre 2009. Sur le premier trimestre, la banque table sur des sorties d'argent de 8 milliards de francs suisses (5,5 milliards d'euros) pour la gestion de fortune et banque en suisse, 7 milliards de francs (4,8 milliards d'euros) pour la gestion de fortune dans la région Amériques et 3 milliards de francs suisses (2 milliards d'euros) pour la gestion d'actifs.
Au total, les sorties de capitaux représenteraient 18 milliards de francs sur les trois premiers mois de 2010 contre 56,2 milliards au quatrième trimestre 2009.
Oddo a réitéré sa recommandation Accumuler et son objectif de cours de 21 francs suisses sur UBS. Selon le broker, la performance annoncée par la banque suisse s'explique probablement par l'excellente contribution de l'activité FICC (taux, change, matières premières).
Fin mars, le groupe avait indiqué que les revenus de cette activité n'étaient que très légèrement inférieurs à 2,3 milliards de dollars contre 1,4 milliard attendu par Oddo.
L'analyste cite une autre bonne nouvelle : les sorties de capitaux se poursuivent, mais ressortent en baisse sensible en comparaison avec le quatrième trimestre qui avait été pénalisé par l'amnistie italienne, remarque-t-il.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Dans l'attente d'un nouveau cadre réglementaire, qui pourrait ralentir le développement de la banque d'investissement sous de nouvelles règles prudentielles plus exigeantes en fonds propres, les banques adoptent une attitude prudente. Les plus solides se concentrent sur le renforcement de leurs fondamentaux et l'absorption de leurs acquisitions récentes. Les plus fragiles, comme le franco-belge Dexia, le britanniques RBS ou l'allemand Commerzbank, tentent de faire face et de prouver leur viabilité. Plusieurs éléments de fragilité demeurent. Premièrement, les créances douteuses pénalisent la qualité du bilan de ces acteurs, comme le souligne le Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier estime que, à fin 2009, les banques n'ont comptabilisé que 40% des dépréciations. Avec une reprise qui prend du temps, de nouvelles défaillances d'entreprises pourraient alourdir le portefeuille de créances douteuses. De plus, l'agence de notation fitch ratings considère que l'évolution du marché immobilier reste une menace pour les banques, particulièrement au Royaume-Uni et en Irlande.