Ciments Français a bondi de 3,86% à 77,54 euros vendredi dernier, soutenu par la spéculation autour du lancement d'une offre de rachat des actions Ciments Français encore en circulation (18% du capital) par sa maison mère Italcementi. Cette rumeur qui court depuis des mois, a été relancée par le rachat par Ciments Français pour 483,5 millions de dollars d'obligations à ses créanciers privés américains, sur un total de 500 millions de dollars.
Ciments Français va donc procéder au rachat de tous les titres apportés au prix de 1 065 dollars pour chaque titre d'une valeur nominale de 1 000 dollars, plus intérêts courus jusqu'à la date du règlement.
Ce projet de fusion entre Ciments Français et sa maison mère avait été présenté par Italcementi au début de l'année 2009 avant d'être abandonné en juin en raison de l'opposition des détenteurs de ces créances.
Dans une note récente, CM-CIC avait expliqué qu'une fusion des deux groupes permettrait de mettre fin à "une structure de contrôle bancale qui empêche toute optimisation des flux de trésorerie intragroupe".
De son côté, un porte-parole d'Italcementi a démenti vendredi la rumeur selon laquelle le groupe italien préparait une OPA sur les actions Ciments Français cotées à Paris. En attendant une telle offre, Italcementi continue de gérer en direct l'activité du groupe en Italie, sa filiale française pilotant le reste du monde.
Par ailleurs, Natixis a relevé sa recommandation sur le titre de Renforcer à Acheter avec un objectif de cours rehaussé de 77 à 86 euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Ciment Français bénéficie d'une des meilleures rentabilités opérationnelles du secteur en Europe.
- Le groupe profite d'une clientèle fortement diversifiée, ce qui limite le risque clients.
- Ciments Français souhaite se développer, à partir de sa position de leader en Egypte, au Proche-Orient. Le groupe souhaite également accroître sa présence en Inde, qui constitue un marché stratégique.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe est pénalisé par sa taille limitée à l'échelle nationale et par une moindre présence dans certains pays émergents par rapport à ses concurrents, alors que ces pays sont une priorité stratégique pour les cimentiers.
- Le projet de fusion entre le cimentier et sa maison mère, Italcementi, qui détient 82% du capital, est abandonné. Les deux entités doivent poursuivre leurs efforts pour simplifier leur organisation.
- Le faible flottant de Ciments Français limite l'attrait du titre auprès des investisseurs.
Comment suivre la valeur
- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat.
- Traditionnellement, l'activité du groupe est plus forte au second semestre, les six premiers mois de l'année étant généralement consacrés à la maintenance des activités.
- Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, laquelle représente 30 à 35% des coûts de production du ciment.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Les acteurs qui résistent le mieux sont ceux qui sont internationalisés et tournés vers les pays émergents. Car si les Etats-Unis et l'Europe traversent des difficultés, le marché mondial du ciment croît depuis 1991 à un rythme moyen de 5% par an. Ce marché de 2,9 milliards de tonnes annuelles est majoritairement produit et consommé dans les pays émergents.